BFM Business
Culture loisirs

Pourquoi Manchester United rappelle les ratés du business anglo-saxons

L'attaquant de Manchester United, Wayne Rooney

L'attaquant de Manchester United, Wayne Rooney - Paul Ellis - AFP

Le manque de résultats de l’équipe anglaise de football amène plusieurs médias à dresser des comparaisons avec des sociétés de renom. Hewlett Packard et Tesco sont tour à tour évoqués.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Manchester United a perdu de son lustre. Equipe mythique, le club qui a révélé David Beckham et Ryan Giggs n’avait terminé qu’à une modeste septième place lors de la saison 2013-2014.

Cette année, le club effectue un démarrage du même acabit sinon pire, se situant actuellement au 14e rang. Ces mauvais résultats ont évidemment des répercussions financières.

Le 10 septembre dernier, le Telegraph révélait que les dirigeants de Manchester United ont chiffré à environ 60 millions d’euros la perte qu’ils imputent au mauvais coaching de l’entraîneur de la saison 2013-2014, David Moyes.

La même méthode que HP

Plutôt qu’une perte, il s’agit en fait d'un manque à gagner, surtout dû à la non qualification pour la Ligue des Champions, qui devrait priver le club de 43 millions d’euros.

Bloombergbusinessweek.com s’étonne de la méthode des dirigeants de Manchester United, qui pointent ainsi du doigt le seul David Moyes alors que ce dernier "n’est pas la seule personne à blâmer". Le site du magazine ajoute que cette pratique "est assez répandue chez les entreprises qui recherchent l’expiation".

Bloombergbusinessweek.com dresse alors un parallèle avec HP (Hewlett Packard) qui aurait, selon le site, fait de même après avoir limogé son directeur général, Leo Apotheker. Ce dernier était resté moins d’un an à la tête du géant de l’informatique, de 2010 à 2011.

Sous sa direction, l’action HP avait perdu plus de 40%. Il avait été jugé responsable du fiasco de l’acquisition d'Autonomy, qui avait été achetée à prix d’or pour finalement causer une dépréciation de près de 9 milliards de dollars. Après son éviction, Apotheker avait expliqué que le conseil d’administration de HP portait lui aussi son lot de responsabilités dans un tel échec.

Le destin de Tesco

Les déboires de Manchester United avaient déjà rappelé des souvenirs au Financial Times. Le 31 août dernier, le journal britannique dressait une comparaison peu flatteuse entre le club de football et le géant de la distribution Tesco. Il estimait que les destins de l’entreprise et du club se ressemblaient étrangement.

Tesco avait ainsi été un champion britannique, leader de son marché domestique pendant des années. Tout cela sous la supervision d’un homme: Sir Terry Leahy. Celui-ci a quitté l’entreprise en 2011, remplacé par Philip Clarke. C’est à ce moment-là que les choses se sont gâtées pour Tesco qui a vu de nouveaux concurrents, avec un business model différent, dévorer ses parts de marché. Les groupes de Hard Discount Aldi et Lidl ont ainsi fait plonger la part de marché de Tesco à son plus bas niveau en presque 10 ans, à 25,8%. Philip Clarke a servi de bouc émissaire et a été rapidement limogé.

Le Financial Times estime que l’histoire du club de football est la même: il suffit de remplacer Tesco par Manchester United, Sir Terry Leahy par Alex Ferguson, Philip Clarke par David Moyes, et Aldi et Lidl par Chelsea et Manchester City.

Julien Marion