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Pourquoi une ONG s'attaque-t-elle au Parmesan et Grana Padano?

Des meules de Grana Padano. (image d'illustration)

Des meules de Grana Padano. (image d'illustration) - Brad Barket - Getty Images North America - AFP

L'ONG Compassion in World Farming a lancé ce samedi sur les réseaux sociaux son opération #notonmypasta. Une action visant à dénoncer les conditions de fabrication du Parmesan et du Grana Padano, produits "dans la souffrance".

Deux des fromages italiens les plus connus, le Parmesan et le Grana Padano, sont produit avec du lait provenant de vaches souvent maltraitées, émaciées et enfermées en permanence, accuse une organisation de défense des animaux, vidéos à l'appui.

Compassion in World Farming ("compassion dans l'agriculture mondiale", CIWF) a diffusé, samedi 25 novembre, une vidéo filmée dans neuf exploitations de la vallée italienne du Po montrant les conditions de vie "choquantes" de vaches épuisées et vivant dans leurs excréments.

L'organisation CIWF a lancé en même temps une campagne intitulée #notonmypasta ("pas sur mes pâtes"), destinée à pousser les producteurs de ces deux fromages à imposer des critères minimums de bien-être animal pour leurs fournisseurs de lait, propriétaires d'un demi-million de vaches, alors que les ventes de ces deux fromages atteignant quelque 5 milliards d'euros annuels.

"Le Parmesan et le Grana Padano sont présentés comme des fromages de très bonne qualité alors qu'en fait pour les vaches, rien n'est plus loin de la vérité", a déclaré Emma Slawinski, directrice des campagnes pour CIWF.

Le bien-être animal "n'entre pas dans les critères imposés" 

"Ce que nos enquêteurs montrent, c'est la vie misérable des animaux dans les élevages industriels", a-t-elle ajouté. On y trouve "des animaux très émaciés, surexploités, traités comme des machines à lait, souffrant pour que nous puissions ajouter quelque chose sur nos pâtes". 

Un porte-parole du consortium des producteurs de Parmesan a confirmé que le bien-être animal n'entrait pour l'instant pas dans les critères imposés aux producteurs de lait car "ce n'est pas quelque chose qui a un impact, autre que marginal, sur la qualité du produit".

Mais il a ajouté que le consortium était en train d'examiner la question et s'apprêtait justement à mettre en place un système destiné à assurer un minimum de bon traitement des animaux.

A.M. avec AFP