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Pourquoi Volkswagen envisage de racheter Europcar

Alors qu'il s'était désengagé en revendant ses parts en 2006 à Eurazeo, Volkswagen pourrait revenir au capital du loueur Europcar. Le constructeur allemand a plusieurs pistes en tête pour rentabiliser l'opération. Explications.

Le constructeur automobile allemand Volkswagen envisage d'acquérir le loueur de voitures en difficulté Europcar, victime de la chute du tourisme provoquée par la crise sanitaire, a indiqué mercredi à l'AFP une source au fait des discussions, confirmant des rumeurs de presse.

Entre Volkswagen et Eurazeo, l'actionnaire principal d'Europcar, "il y a des discussions sur un deal", a déclaré cette source, tout en précisant qu'il n'y avait "pas d'offre pour l'instant".

Interrogés par l'AFP, Volkswagen, Eurazeo et Europcar n'ont pas souhaité faire de commentaire.

Effondrement de l'activité

Eurazeo avait annoncé le 14 novembre étudier la cession de tout ou partie de ses 29,9% dans ce groupe, acquis en 2006 justement auprès de Volkswagen. "Il y avait un projet de vente par Eurazeo de sa participation qui avait été mis en sommeil durant la crise qu'on vient de traverser et qui a été réveillé", a confié cette source, sous couvert d'anonymat. Elle a souligné qu'il fallait rester "prudent" sur l'issue des discussions avec le constructeur allemand.

Europcar Mobility Group a été frappé comme l'ensemble du secteur de la location automobile par la crise économique et l'effondrement du tourisme provoqués la pandémie de Covid-19.

Le loueur a publié une perte nette de 105 millions d'euros au premier trimestre, en aggravation de 55% sur un an. La perte opérationnelle a presque doublé à 89 millions d'euros.

Vendu 3 milliards d'euros, Europcar ne pèse plus que 400 millions

Fin mai, le loueur de voitures américain Hertz, plus que centenaire, s'était placé sous le régime américain des faillites, lui aussi victime de la pandémie de Covid-19 qui a laminé le marché de la location de voitures.

L'hypothèse de ce rachat a du sens pour Volkswagen. Principal intérêt pour le géant allemand: le constructeur allemand pourrait trouver des débouchés pour sa future flotte de véhicules électriques. En effet, aujourd'hui, un tiers des voitures d'Europcar sont de la marque Volkswagen.

Autre avantage d'un rachat : cela permettrait au constructeur de renforcer ses services à la mobilité. En plus de son activité traditionnelle de loueur de véhicules, Europcar possède le premier opérateur d'autopartage: Ubeeqo. Une filiale en forte croissance.

Enfin, ce rachat pourrait être une bonne affaire pour le constructeur. Il y a 14 ans, Volkswagen possédait déjà le spécialiste de la location de voitures. Il l'avait vendu au fonds Eurazeo pour 3 milliards d'euros. Désormais, Europcar ne pèse plus que 400 millions d'euros en Bourse et est lourdement endetté.

OC avec AFP et Laura Cambaud