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Pourquoi vous devez absolument vous intéresser à la blockchain

Christian Poyau, président de la commission transformation numérique au Medef, dans la "Spéciale Blockchain" de Good Morning Business.

Christian Poyau, président de la commission transformation numérique au Medef, dans la "Spéciale Blockchain" de Good Morning Business. - BFM Business

Cette technologie, à l'origine du bitcoin, peut être déclinée pour toutes sortes d'usage et provoquer une révolution industrielle totale comme internet en son temps, à en croire les experts de BFM Business.

Aussi rébarbatif que vous paraisse le sujet, il est temps de s'y intéresser. La blockchain, cette technologie qui a permis d'inventer le bitcoin, est certes nébuleuse, et ses applications potentielles encore très abstraites. Mais elle pourrait bien révolutionner les usages de manière aussi totale que l'internet depuis 30 ans. Focus.

Qu'est-ce que la blockchain? Celle du bitcoin permet de tracer la monnaie virtuelle, "comme si, en retournant la pièce de monnaie, vous pouviez voir toutes les empreintes de tous ceux dans les mains desquelles cette pièce est passée", décrypte François Stephan, directeur général adjoint IRT SystemX. Mais en fait, on est loin, vraiment très loin d'avoir appréhendé toutes les traductions concrètes que permettrait cette technologie.

Des millions de garants de la transaction

Pour l'instant, "c'est une manière de valider les échanges sur internet", explique Christian Poyau, président de la commission transformation numérique au Medef. Concrètement, il faut s'imaginer la blockchain comme un gigantesque registre, tenu en permanence par des millions d'ordinateurs, une foule de témoins qui garantit que l'échange a bien eu lieu, qu'il a été accepté par les deux parties.

La blockchain peut remplacer le "tiers de confiance" que peuvent être une banque, un notaire, un huissier. "Par exemple, je vous dois 100 euros, la blockchain va valider que je vous les ai bien rendus, et personne ne pourra le contester", souligne Christian Poyau. Et les champs d'application éventuels vont bien au-delà. "On peut penser à des échanges entre ressortissants de pays étrangers qui ne nécessiteraient plus l'intervention des États", imagine le représentant du Medef.

Une technologie pour créer la confiance

Le constructeur PSA, lui, veut utiliser la blockchain pour le carnet d'entretien du véhicule, explique le DGA de IRT SystemX. "Prenons une voiture d'occasion: il faut pouvoir être sûr du kilométrage -sachant qu'il y a plus de 20% de fraude dessus-, sûr que les mises à jour logiciel ont bien été réalisées, que les révisions ont bien eu lieu", raconte François Stephan. Donc "si demain, le carnet d'entretien de ce véhicule a été validée par une blockchain composée des différents garages, de la concession, et d'autres acteurs qui, à priori, n'ont pas de raison de se connaître ni de se faire confiance, il y gagne en fiabilité. C'est le sujet-clé puisque finalement, "la blockchain permet à des gens qui ne se font pas confiance de se faire confiance", continue François Stephan.

Et ce besoin de confiance est réel d'après le monsieur nouvelles technologie du Medef, puisque "si internet a permis à la planète d'être connectée, de communiquer, d'échanger des informations, en ce qui concerne les transactions, on n'est pas forcément rassurés. Ainsi, "nous sommes intimement persuadés au Medef que la blockchain est un sujet majeur dans lequel il faut s'impliquer", martèle Christian Poyau. D'autant que "la France, une fois de plus est plutôt bien positionnée, avec des chercheurs de renommée internationale, beaucoup de start-up qui s'y intéressent. Alors oui, la révolution n'est pas pour demain matin, mais certainement pour après-demain!", conclut-il.

Nina Godart (texte), Camille Voisin (vidéo)