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Presse : les kiosques se diversifient pour survivre

Les kiosques parisiens comptent sur les produits hors-presse pour relancer leurs ventes

Les kiosques parisiens comptent sur les produits hors-presse pour relancer leurs ventes - -

La Mairie de Paris vole au secours des points de vente de journaux frappés de plein fouet par la crise de la presse. Les kiosques de la capitale peuvent vendre des produits hors presse depuis janvier.

Vous aviez peut-être l’habitude d’acheter des chewing gum à votre kiosquier ? Sachez qu’il vous les vendait de manière illégale. Comme le confirme Katerine Laborde, directrice de la communication et du développement de MediaKiosk, le propriétaire du réseau, les vendeurs de journaux en kiosques n’étaient jusqu’à présent habilités à ne vendre que de la presse. Mais depuis janvier 2013, les 401 maisons vertes de Paris intra-muros, sur les 763 que compte la France, ont vu les règles auxquelles elles sont soumises assouplies.

Des boissons non-alcoolisées, des confiseries : voilà le type de produits pour lesquelle la Mairie de Paris a donné son feu vert. Il y a également les produits sous licence de la municipalité, comme des produits dérivés de Paris-Plage, des cartes de stationnement, ou encore des objets de dépannage, tels que des piles et de la parapharmacie.

Trouver de nouvelles sources de financement

Cet élargissement de la réglementation, décidé par le maire de Paris, Bertrand Delanoë, en janvier 2012, tombe à point nommé. "Compte tenu de la baisse des ventes de presse, trouver d’autres sources de chiffre d’affaires était devenu une nécessité", souligne Katerine Laborde.

Les ventes de journaux en kiosque continuent, en effet, de s’effondrer. En attestent les chiffres publiés par l’OJD le 11 janvier. L’organisme constate que si la diffusion de quotidiens nationaux a progressé de 0,28% sur un an en 2012, les ventes au numéro, celles effectuées en kiosques et maisons de presse, ont, elles, reculé de 3,5 % sur la période.

Le propriétaire des kiosques voit ses bénéfices reculer

La société MediaKiosk, qui détient le réseau français, en pâtit également. Codétenue depuis le 7 janvier par les groupes Le Figaro, Le Monde et Express-Roularta (12,5% à eux trois), Presstalis (5%), et JCDecaux (82,5%), elle a vu son bénéfice reculer de 2,84% en 2012, à un peu moins de 4,5 millions de bénéfices.

Pour l’instant, l’ouverture de la règlementation ne concerne que la Ville de Paris. Reste une "grande inconnue : savoir combien cela va rapporter", explique la porte-parole de Mediakiosk. Et surtout, il faudra s’assurer que les kiosquiers relèvent bien le défi : eux qui n’avaient jusqu’à lors ni commandes à passer, ni invendus à s’occuper, doivent aujourd’hui s’initier à la gestion des stocks…

Nina Godart