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Le prix des lunettes dans la ligne de mire des députés

Le gouvernement veut libéraliser la secteur de l'optique afin de faire baisser le prix des lunettes.

Le gouvernement veut libéraliser la secteur de l'optique afin de faire baisser le prix des lunettes. - -

L'Assemblée nationale s'apprête à voter en deuxième lecture deux amendements au projet de loi sur la consommation destinée à libéraliser la vente de lunettes afin de faire baisser les prix. Les sites d'optique en ligne devraient en être les grands gagnants.

Les Français payent leurs lunettes environ 50% plus chères que la moyenne européenne. Le gouvernement entend donc leur redonner " jusqu'à un milliard d'euros de pouvoirs d'achat " en réduisant leurs dépenses d'optiques. La solution : favoriser la concurrence.

Ce lundi 16 décembre, l'Assemblée nationale s'apprête à voter en deuxième lecture deux amendements au projet de loi Hamon sur la Consommation qui vont bouleverser le circuit de vente de l'optique.

Le premier ouvre la voie à la libéralisation du secteur en mettant fin au monopole des opticiens. Jusqu'à présent, seule une personne diplômée avait le droit d'ouvrir un commerce de lunettes. Une fois la loi Hamon entrée en vigueur, n'importe quel investisseur pourra le faire, à la condition qu'il ait dans son équipe un opticien diplômé.

La loi va aussi imposer aux ophtalmologues d'inscrire sur les ordonnances de lunettes correctrices l'écart pupillaire du patient. Une mesure qui était jusqu'à présent faite dans la boutique de l'opticien. Mais avec cette information, le patient pourra alors aisément se tourner vers les boutiques en ligne.

En moyenne, une marge de 233% pour les opticiens

C'est bien là la volonté du gouvernement : doper le e-commerce pour faire baisser les prix du marché. Le ministère de la Consommation mise sur une baisse pouvant aller jusqu'à 40%. L'UFC-Que choisir vise même les 50% d'économie, en tablant sur le fait que les marges brutes des opticiens s'établissent à 233 % en moyenne.

Concrètement, au lieu de débourser en moyen 580 euros pour une paire de verres progressifs, les patients ne devraient plus payer que 300 euros. A terme le e-commerce devrait capter 10% du marché.

Car les acteurs sont déjà en place : Sensee, lancé par Marc Simoncini, créateur de Meetic, propose depuis 3 ans des lunettes et lentilles à bas coût. Il vend actuellement une quinzaine d'équipement par jour. Pour Alain Colin, directeur général de Sensee, il ne fait aucun doute que " le fait de favoriser l'accès des clients à internet est essentiel pour faire baisser de manière significative et durable le prix des équipements d'optique."

Les opticiens se sont déjà mis au low cost

Les opticiens, eux, tentent de défendre leur marché, en assurant que seul un contact direct avec le client permet un accompagnement digne de ce nom. L'Union des opticiens (UDO) tient à faire le clair la politique des prix. "Aujourd’hui, la plupart des magasins proposent une offre produits à partir de 29euros en verres simples et 89euros en verres progressifs, certaines enseignes ont même un positionnement 'low cost' ", déclare-telle dans un communiqué publié ce 16 décembre.

Et enfin, les professionnels tentent aussi de jouer sur la corde sensible du chômage, en évoquant la destruction d'emplois que va engendrer cette nouvelle loi. Un argument qui ne serait pas valable. "les exemples étrangers montrent que 90 % à 95 % des consommateurs continueront de fréquenter les magasins d’optique" rappelle l'UFC-Que choisir.

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Coralie Cathelinais