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Procès Ghosn: "Il y aura une décision politique" redoute Philippe Riès

L'ancien responsable du bureau de l'AFP au Japon, et proche de Carlos Ghosn, a évoqué, sur le plateau de 12H, l'heure H, le sort de l'ex-PDG de Renault, toujours en liberté surveillée au Japon.

Des nouvelles de Carlos Ghosn. L'ancien patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est toujours en résidence surveillée au Japon, où il attend désormais son procès, visé par quatre inculpations pour abus de confiance et dissimulation de revenus aux autorités boursières sur la période 2010 à 2018. Philippe Riès, une proche de l'ancien homme d'affaires (ancien responsable de l'AFP au Japon), est revenu sur la situation de celui à qui il parle "régulièrement" depuis son arrestation en novembre 2018. "Il est relativement libre de ses mouvements bien qu'il soit sous une surveillance qui est partiellement illégale de la part de la police japonaise. Physiquement, il va bien. Il a fait le nécessaire pour récupérer physiquement" explique Philippe Riès.

"Evidemment, les conditions assez scandaleuses qui lui interdisent de vivre avec sa femme et même de lui parler, l'affectent considérablement mais sa famille est autour de lui. Mentalement et intellectuellement, il n'y a aucun problème, il est assez actif, très organisé" assure l'ancien journaliste, qui précise que Carlos Ghosn est tout de même "assez affecté (…) par le fait que, en dépit des proclamations sur la présomption d'innocence, une grande partie de l'opinion et des responsables semblent le considérer comme coupable."

"Cette affaire peut durer très longtemps"

"Le plus difficile, dans cette affaire, c'est que nous sommes dans une situation de communication totalement déséquilibrée" poursuit Philippe Riès. "Lui, ne peut pas parler (…) la dernière fois qu'il a annoncé une conférence de presse, il a été réincarcéré, ré-arrêté. Et donc, il est évidemment très hésitant à prendre la parole."

Carlos Ghosn attend désormais la première audience en mars ou avril 2020. "Cela veut dire que cette affaire peut durer très longtemps mais, de toute façon, – je vais utiliser un 'nous' collectif qui rassemble un certain nombre de personnes – nous sommes persuadés qu'il y aura une décision politique (…) quand le gouvernement japonais considérera que cette affaire est embarrassante, pour de tas de raisons. Surtout s'il ne trouve pas d'autres chefs d'accusation. Il continue à chercher" prévient Philippe Riès.

Et de pointer du doigt certaines absurdités, selon lui : "Les sommes dépensées par Nissan -puisque le procureur reçoit tout de Nissan- jusqu'à aujourd'hui pour chercher des motifs d'inculpation ou d'accusation contre Carlos Ghosn, dépassent les 200 millions, de dollars, à rapporter aux 300 millions qu'on lui reproche d'avoir, entre guillemets, volés ou détournés, ce qui est complètement ridicule" conclut l'ancien journaliste.

Thomas LEROY