BFM Business
Assurance Banque

Procès Kerviel : Daniel Bouton entre en lice

Jérôme Kerviel retrouve son ancien patron, lors de son procès en appel (Photo : Reuters)

Jérôme Kerviel retrouve son ancien patron, lors de son procès en appel (Photo : Reuters) - -

L’ancien PDG de la Société Générale va être entendu comme témoin dans le procès en appel de l’ex-trader de la Société Générale, ce jeudi 21 juin. Son intervention est très attendue, tant pour son importance que pour le verbe acéré de Daniel Bouton. Cet article sera mis à jour au fil du déroulement du procès dans la journée.

Mise à jour à 18h41

L'ex-patron de la Société Générale s'est présenté à la barre, un peu avant 17h. Comme prévu il n'a pas perdu de sa verve, qualifiant d'entrée de jeu Jérôme Kerviel de "dissimulateur épouvantable".

L'ex-trader de la Société Générale a également été visée dans cette jolie phrase de Daniel Bouton: "Depuis 500 ans le métier de banquier est basé sur la confiance, alors il n'y a pas pire qu'une banque qui découvre un faux dans ses écritures".

"Aucun système de contrôle ne suffit quand un homme ment"

Sans forcément mesurer ses mots, il ajoute que le 24 janvier 2008, jour où la Banque de la Défense découvre le pot aux roses, "nous pensions qu'il s'agissait d'une attaque terroriste (...) la vie d'une dizaine de personnes, et plus particulièrement la mienne, va basculer à ce moment-là". Il regrettera quelques minutes plus tard l'utilisation du mot "terroriste" devant l'avocat d'une partie civile.

Daniel Bouton a également reconnu qu"il manquait un système de centralisation par nom", pour mieux opérer le contrôle du trader, arguant toutefois qu'"aucun système de contrôle ne suffit quand un homme ment".

Il a également balayé d'un revers de la main la thèse selon laquelle Jérôme Kerviel serait victime d'un complot organisé par la Société Générale, comparant cette idée aux thèses conspirationnsites du World Trade Center.

Mise à jour à 15h51

Daniel Bouton est présent dans la salle. Avant lui, Une ex-commissaire aux comptes est actuellement entendue par la Cour. Cette dernière explique que Jérôme Kerviel masquait ses pertes par des gains du même montant ce qui rendait le résultat "non anormal", et donc difficile à détecter

Auparavant, Jacques Werren, un consultant financier, entendu comme témoin, a décortiqué le mécanisme d’un supposé complot contre Jérôme Kerviel.

Selon lui, il n’y aurait pas eu de pertes liées aux opérations de l’ex-trader. "La cour fait du juridique, du droit, pas de romantisme, nous ne sommes ni poètes, ni écrivains", a souligné en cours de démonstration la présidente de la cour, Mireille Filippini.

Première publication à 11h15

Le procès en appel de Jérôme Kerviel se poursuit, ce jeudi 21 juin. Après l’audition lundi des deux supérieurs hiérarchiques directs de l’ex-trader de la Société Générale, Martial Rouyère et Eric Cordelle, c’est aujourd’hui l’ancien patron de la banque, Daniel Bouton, qui est attendu dans la salle d’audience.

Ce dernier risque bien de livrer un témoignage cinglant. En 2010, déjà, Daniel Bouton avait comparé la fraude de Jérôme Kerviel à un séisme. Après avoir appris l’existence de la position frauduleuse, il avait eu le sentiment que le sol s’était effondré de dix étages. Il avait ainsi mesuré l’ampleur de cette position : 50 milliards d’euros, soit près du double des fonds propres de sa banque.

Il avait ensuite utilisé deux mots pour qualifier Jérôme Kerviel : "génial" et "débile". Le premier adjectif renvoie au talent dont le trader a fait preuve pour dissimuler sa position, Daniel Bouton s’était même fendu d’ un "bravo". Le second adjectif décrit le comportement irresponsable de Jérôme Kerviel, selon Daniel Bouton, la position monstrueuse de celui-ci n’ayant "aucun sens".

Caroline Morisseau et AFP