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Procès, prison, amende… Ce que risque Carlos Ghosn en 2020

Accusé de malversations financières, l'ex-patron de Renault-Nissan achève cette année 2019 en liberté surveillée à Tokyo. En attendant son procès qui doit s'ouvrir au printemps 2020.

Carlos Ghosn attend avec impatience son procès qui devrait débuter en avril prochain. En résidence surveillée au Japon depuis plus de 8 mois (avec interdiction de quitter le pays), l'ancien PDG de l'alliance Renault-Nissan espère pouvoir convaincre une justice japonaise inflexible.

Une ligne de défense inchangée

Depuis le début de l'affaire et son arrestation survenue en novembre 2018 à sa descente d'avion à Tokyo, la ligne de défense de Carlos Ghosn demeure identique. Il se déclare toujours innocent et devrait à ce titre plaider non coupable quant aux quatre chefs d'accusation portés contre lui.

Des accusations d'avoir dissimulé dans des documents boursiers des revenus à paiement différé équivalents à 9,23 milliards de yens (74 millions d'euros) entre 2010 et 2018 valent deux inculpations à Carlos Ghosn. Egalement visé par deux autres inculpations pour abus de confiance, il clame son innocence sur toute la ligne et estime avoir été victime d'un coup monté. 

Fin septembre, Carlos Ghosn avait toutefois accepté de payer au civil un million de dollars aux autorités américaines, dans le cadre d'un accord à l'amiable afin d'éviter d'être poursuivi aux Etats-Unis pour les mêmes faits de paiements différés dissimulés dans les rapports boursiers de Nissan. Le constructeur automobile avait quant à lui écopé d'une amende de 15 millions de dollars aux Etats-Unis dans ce même volet de l'affaire.

Jusqu'à 15 ans de prison

Au Japon, une amende de 2,4 milliards de yens (près de 20 millions d'euros) a également été requise mi-décembre contre le groupe Nissan par l'Agence japonaise des services financiers (FSA). Là encore pour avoir dissimulé les paiements différés de Carlos Ghosn dans ses anciens rapports annuels. Nissan n'a pas contesté les faits reprochés, qui portent sur les exercices comptables du groupe des années 2014/2015 à 2017/2018, ni le montant de cette amende.

L'ancien PDG de Renault-Nissan, lui, encourt jusqu'à 15 ans de prison et 1,25 million d'euros d'amende au Japon. Certains proches du dossier estiment que la ligne de défense de Carlos Ghosn s'avère "suicidaire" et qu'il aurait tout intérêt à reconnaître en partie ses responsabilités. D'autant que dans 99% des procès, les juges japonais suivent l'avis des procureurs en déclarant l'accusé coupable.

J.C-H avec AFP