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Les producteurs de musique veulent eux aussi leur taxe Google

Si la presse obtient une taxe sur Google, la musique veut aussi en profiter

Si la presse obtient une taxe sur Google, la musique veut aussi en profiter - -

Pascal Nègre (Universal Music) réclame une contribution des moteurs de recherche et des fournisseurs d'accès.

La musique veut elle aussi bénéficier de l'instauration d'une taxe Google. Telle est le message délivré jeudi 17 janvier par Pascal Nègre, président d’Universal Music pour la France, l'Italie, le Moyen Orient et l'Afrique. Selon lui, "les contenus ne vivent pas correctement leur vie. Ils ne peuvent pas être financés uniquement par la publicité. Il y a un transfert de valeur. Il faut déplacer le curseur pour un partage plus équitable", a-t-il expliqué lors d'un déjeuner organisé par la SCPP (Société civile des producteurs phonographiques) qu'il préside. Selon lui, les redevables devraient être "les moteurs de recherche, les fournisseurs d'accès...".

"Les acteurs du Net récupèrent une partie de la valeur des contenus. Ils doivent verser une compensation pour cet enrichissement sans cause", a abondé Marc Guez, directeur général de la SCPP, qui regroupe les majors du disque.

Instauration d'un "droit à rémunération"

Cette idée a été détaillée dans une note de la SCPP remise à la mission Lescure et publiée jeudi. Cette note souligne que les moteurs de recherche "profitent gratuitement des contenus culturels sans les rémunérer en aucune manière". En pratique, "ils indexent les contenus culturels, et génèrent un trafic sur leur site leur permettant d’en retirer des revenus publicitaires".

Pour la SCPP, "ce déséquilibre économique ne se limite pas aux contenus des organismes de presse, mais il touche l’ensemble des contenus culturels. Il doit donc être réparé par un dispositif plus large. Ce dispositif consisterait en la création d’un droit à rémunération assis sur les recettes publicitaires des moteurs de recherche, dont bénéficieraient l’ensemble des ayants droit. Ce droit à rémunération serait géré collectivement".

La note précise avoir remis à la mission Lescure une étude sur le sujet du professeur de droit Pierre–Yves Gauthier.

Pascal Nègre a dit vouloir lancer un débat sur cette taxe en France, mais pas forcément outre Atlantique: "les Etats-Unis n'ont absolument pas intérêt à ne pas aider les géants américains de l'Internet".

Jamal Henni