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Transports

Tavares fait revenir PSA dans la course

Carlos Tavares veut "transposer toutes les bonnes pratiques mises en œuvre en Chine sur les autres régions du monde".

Carlos Tavares veut "transposer toutes les bonnes pratiques mises en œuvre en Chine sur les autres régions du monde". - -

Carlos Tavares, le dirigeant du constructeur, a présenté son plan stratégique pour PSA, ce lundi 14 avril. Il y a proposé quatre mesures phares pour réduire les coûts.

"Back in the race". "Retour dans la course". C'est le nom du plan stratégique pour PSA qu'a dévoilé le nouveau patron Carlos Tavares, devant les salariés du groupe, ce lundi 14 avril. Un plan qui ne convainc pas les investisseurs: le titre PSA a ouvert en baisse de 2%, et creusait ses pertes autour des -4% dans la matinée. 

Cette stratégie en quatre points, dont l'objectif est de finaliser le redressement économique du groupe, a été présentée via un communiqué,.

L'ex-numéro deux de Renault évoque ainsi un retour à une marge de taux de financement positive (free cash flow) au plus tard en 2016, et de 2 milliards d'euros au minimum sous trois ans.

"Au plus tard en 2018, nous auront atteint un niveau de rentabilité qui nous permettra d'annoncer que nous sommes sortis de notre période de convalescence", indique Carlos Tavares. Quatre objectifs opérationnels pour y parvenir.

> Un groupe à trois marques

Objectif: "assoir complètement notre portefeuille de marques avec Peugeot, Citroën, et DS, qui a vocation à devenir une marque autonome", souligne le dirigeant.

Cette dissociation d'avec Citroën interviendrait d'ici une vingtaine d'années. L'offre devrait s'élargir à tous les marchés et pas seulement à la Chine. Le 4X4 de luxe DS, qui va être commercialisé en Chine dans quelques, mois aura ainsi son pendant européen.

Une gamme low cost devrait en outre faire son apparition. Reste à savoir si elle sera sous logo Peugeot, ou si au contraire, une stratégie de montée en gamme va être adoptée chez la marque au lion.

> Une offre resserrée

Il va falloir faire le ménage dans une offre que Tavares juge trop large. Rien que chez Citroën, 20 modèles sont proposés en catalogue. La C4 elle-seule est déclinée en cinq versions. Cela complique la logistique, et surtout, cela coûte cher.

Pour les deux marques du groupe, l'objectif est de ramener l'offre produits à 26 modèles d'ici 2020 contre 45 à l'heure actuelle. "Un nombre plus limité et plus attractif de modèles, mieux alignés avec les attentes de nos consommateurs", affirme le patron du groupe.

PSA devrait s'orienter vers les modèles les plus rémunérateurs, qui lui font aujourd'hui défaut. Par exemple des 4X4 maison. Cette simplification des gammes devrait aussi permettre de renforcer la complémentarité de marques qui, aujourd'hui, se retrouvent souvent en concurrence frontale. Peugeot 108 face à Citroën C1, Peugeot 208 face à la C3.

> Un constructeur international

Il faut "renforcer la croissance rentable de notre entreprise à l'international", lance Carlos Tavares. Comment? "En prenant exemple sur notre succès en Chine. Avec Dongfeng, nous avons connu sur ce marché, le plus grand du monde, une croissance enthousiasmante, et nous allons poursuivre sur cette voie. Nous pouvons transposer toutes les bonnes pratiques mises en œuvre en Chine sur les autres régions du monde où nous connaissons des difficultés, comme par exemple la Russie et l'Amérique latine", poursuit le dirigeant de PSA.

> Une entreprise aux process' modernes

"Il faut moderniser notre appareil industriel en France. Pas seulement les usines. Au niveau du tertiaire, il faut moderniser nos pratiques pour qu'elles produisent plus de résultats", précise Carlos Tavarès.

Cela devrait consister notamment à réduire des stocks qui atteignent aujourd'hui 60 jours à une cinquantaine. L'idée: produire en fonction de la demande, et limiter les risques de pertes liées aux taux de change pour les exportations. A la clé, plusieurs centaines de millions d'euros d'économies.

Mathieu Sevin et Nina Godart