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Transports

Avec la fusion de PSA et Fiat-Chrysler officialisée, un nouveau géant de l'auto va naître d'ici 2021

Les deux constructeurs automobiles ont signé leur accord de fusion. Celle-ci devrait "intervenir sous 12 à 15 mois" et donner naissance au nouveau numéro quatre mondial du secteur.

C'est fait ! Comme attendu, les constructeurs automobiles PSA et Fiat-Chrysler ont signé "un accord de rapprochement engageant" en vue d'une fusion entre égaux de leurs activités "pour former le quatrième constructeur automobile mondial". L'annonce a été faite, ce mercredi, par les deux groupes dans un communiqué conjoint. Les trois premiers constructeurs automobiles, en nombre de véhicules écoulés, sont aujourd'hui le groupe allemand Volkswagen, l'alliance franco-japonaise Renault-Nissan-Mitsubishi et le japonais Toyota.

La nouvelle entité, de plus de 400.000 salariés, affichera un chiffre d'affaires consolidé de près de 170 milliards d'euros et des ventes annuelles de 8,7 millions de véhicules, sous les marques Fiat, Alfa Romeo, Chrysler, Citroën, Dodge, DS, Jeep, Lancia, Maserati, Opel, Peugeot et Vauxhall.

Ce rapprochement apportera "des capacités d'investissement renforcées pour la nouvelle entité afin de relever les défis d'une nouvelle ère de mobilité durable" et elle "générera des synergies en année pleine estimées à environ 3,7 milliards d'euros, sans fermeture d'usine liée à cette transaction", selon les deux partenaires.

"La réalisation de la fusion devrait intervenir sous 12 à 15 mois", précise le communiqué, notamment pour répondre aux exigences des autorités de la concurrence à travers le monde.

La société mère de la nouvelle entité sera basée aux Pays-Bas mais restera cotée à Paris, Milan et New York. John Elkann, actuel président de FCA et héritier de la famille Agnelli, présidera le nouveau conseil d'administration, tandis que Carlos Tavares deviendra directeur général du groupe fusionné, dont le nouveau nom sera déterminé dans les prochains mois.

De vastes économies liées aux achats et aux plateformes communes

La fusion permettra des "économies liées aux technologies, aux produits et plateformes" qui "devraient représenter environ 40%" des 3,7 milliards d'euros de synergies, détaillent les deux groupes dans leur communiqué. La nouvelle entité espère aussi réaliser des économies sur les achats (effet d'échelle et alignement sur le meilleur prix, également 40% des synergies). "Les 20% restants proviendront d'autres domaines - marketing, informatique, frais généraux et logistique", selon la même source. 

Ces économies doivent permettre parallèlement à la nouvelle entité "d'investir massivement dans les technologies et les services qui vont façonner la mobilité du futur, tout en répondant au défi des réglementations sur les émissions de CO2", ont souligné les deux groupes.

Dongfeng restera la temps de la fusion

Sur le plan opérationnel, le conseil d'administration sera composé de 11 membres : 5 nommés par Fiat-Chrysler (dont John Elkann) et 5 nommés par PSA (dont deux représentants des salariés des deux groupes). Le dernier membre sera Carlos Tavares.

Pour assurer cette fusion "entre égaux", les actionnaires de PSA recevront 1,742 action de la nouvelle entité et ceux de Fiat-Chrysler une action. De la même façon, un dividende exceptionnel de 5,5 milliards d'euros sera distribué aux actionnaires tandis que PSA distribuera à ses actionnaires ses 46% d'actions de l'équipementier français Faurecia.

Sur l'épineuse question de l'actionnaire chinois de PSA Dongfeng, celui-ci s'engage à ne pas céder son capital pendant la procédure de la fusion.

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a souligné une "très bonne nouvelle pour la France", tout en rappelant les conditions de cette fusion, à savoir la "préservation de l'empreinte industrielle en France" mais aussi la "localisation des centres de décision et (la) confirmation de l’engagement du nouveau groupe sur la création d’une filière industrielle européenne de batteries électriques".

TL, avec l'AFP