BFM Business
Transports

PSA et Renault donnent de l'air à GM&S

Les deux constructeurs se sont engagés ce dimanche à augmenter leurs commandes à l'équipementier en difficulté, lui permettant de poursuivre temporairement ses activités.

Les constructeurs automobiles Renault et PSA se sont engagés dimanche à augmenter fortement leurs commandes à l'équipementier en difficulté GM&S Industry, lui permettant de poursuivre pour l'instant son activité.

Ces engagements offrent un premier succès au nouveau ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Ce dernier avait en effet assuré vendredi aux syndicats de l'entreprise menacée de liquidation qu'il déploierait "tous les efforts nécessaires pour garantir l'accroissement des commandes" des constructeurs automobiles clients de GM&S.

Après s'être entretenu durant le week-end avec le PDG du groupe Renault, Carlos Ghosn, et le président du directoire de PSA, Carlos Tavares, il semble avoir rempli son contrat: Renault devrait doubler ses commandes pour les porter de 5 à 10 millions d'euros et PSA les augmenter de 10 à 12 millions d'euros. "Ces engagements permettront d'atteindre un niveau de chiffre d'affaires sur 2017 proche de 25 millions d'euros, et rendent possible la continuité de l'exploitation et la poursuite des discussions sur la reprise de l'entreprise", a indiqué Bercy dans un communiqué.

Les deux constructeurs se bornaient jusqu'à présent à évoquer un chiffre de 16 millions d'euros annuels de commandes, un niveau permettant le maintien de 90 à 100 emplois sur les environ 280 que compte actuellement GM&S sur son site de La Souterraine, dans la Creuse.

Simple sursis? 

Il s'agit d'un "sursis", mais "le compte n'y est pas et les menaces sur l'avenir de l'entreprise ne sont pas levées", a quant à lui regretté le délégué CGT de l'usine creusoise, Vincent Labrousse, auprès de l'AFP.

Les syndicats avaient déjà estimé à que l'entreprise devait tendre vers 40 millions d'euros de commandes annuelles pour survivre. L'occupation du site par les salariés se poursuit, a ajouté le délégué, et "la réunion annoncée par le préfet de la Creuse lundi matin est toujours à l'ordre du jour" ainsi que "l'appel national à manifester mardi à Poitiers avant l'audience au tribunal de commerce", le même jour.

Le geste des deux principaux donneurs d'ordre est toutefois selon Vincent Labrousse, un "signe encourageant" par lequel "les constructeurs confirment qu'ils souhaitent continuer de travailler avec nous, ce qui est de nature à rassurer les éventuels repreneurs".

Selon les représentants des salariés, les sociétés GMD et Magneto pourraient être intéressés par un rachat.

Y.D. avec AFP