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Transports

PSA officialise le rachat d'Opel

PSA va débourser au total 1,8 milliard d'euros pour l'ensemble de l'opération

PSA va débourser au total 1,8 milliard d'euros pour l'ensemble de l'opération - Philippe Huguen - AFP

Le constructeur français va débourser 1,3 milliard d'euros pour racheter la filiale allemande de General Motors ainsi que le britannique Vauxhall.

Le mariage est désormais officiel. Ce lundi 6 mars, PSA a annoncé le rachat d'Opel, la filiale allemande de General Motors, ainsi que sa société soeur, la britannique Vauxhall pour un montant d'1,3 milliard d'euros. 

Outre cette opération, PSA va également s'associer à BNP Paribas pour racheter conjointement la filiale financière de GM pour un total de 900 millions d'euros. Au final, PSA déboursera ainsi 1,8 milliard d'euros pour l'ensemble de la transaction, et BNP Paribas 400 millions.

L'annonce a été bien accueillie par les investisseurs. À l'ouverture de la Bourse de Paris, le titre Peugeot prenait plus de 3%.

En conférence de presse, le patron de PSA Carlos Tavares a considéré que cette opération "change la donne" pour l'entreprise tricolore. Il a par ailleurs tenu à rassurer sur l'emploi: "Tout le monde aura l'opportunité d'atteindre les critères de référence en terme d'efficacité, et tant que nous progressons vers cette référence, il n'est pas nécessaire de fermer des usines".

Mary Barra, la numéro de GM a, elle, affirmé que vendre Opel était "une décision difficile" mais "était la bonne". 

Fort de sa propre expérience (PSA était à l'agonie en 2012, le groupe dégage désormais un bénéfice de plus de 2 milliards d'euros), le groupe sochalien espère redresser les deux entreprises en difficulté (Opel aligne les pertes depuis plus de 15 ans) et espère ainsi les faire revenir dans le vert d'ici à 2020. 

Des synergies d'1,7 milliard d'euros

Ce mariage donne naissance au deuxième groupe européen derrière l'allemand Volkswagen. Si elle avait existé en 2016, l'entité PSA-Opel aurait vendu plus de 4 millions de véhicules dans le monde.

PSA espère par ailleurs que l'opération va être sources d'économies et table sur des synergies d'1,7 milliard d'euros d'ici à 2026 dont une partie "significative" dès 2020. 

"En tirant profit du partenariat fructueux conclu avec GM, PSA attend qu'Opel/Vauxhall atteigne une marge opérationnelle courante de 2% d'ici à 2020 et 6% d'ici à 2026, et génère un free cash-flow opérationnel positif d'ici à 2020", dit-il.

GM garde la charge des retraites

Côté retraites, "tous les régimes de retraite européens et du Royaume-Uni, financés et non financés, d'Opel et Vauxhall, à l'exception de l'Actives Plan allemand et de certains petits régimes de retraite, seront maintenus auprès de GM", a précisé PSA.

En outre, "les obligations relevant de l'Actives Plan allemand et de ces petits régimes de retraite d'Opel/Vauxhall seront transférées à PSA. GM versera à PSA 3 milliards d'euros pour le règlement complet des pensions transférées", selon la même source.

PSA a dit s'attendre à voir l'opération bouclée d'ici à la fin 2017. Elle va augmenter son périmètre d'un tiers, ajoutant le 1,2 million de véhicules vendus annuellement par Opel (et Vauxhall au Royaume-Uni) aux 3,15 millions qu'il a immatriculés en 2016.

La transaction "inclut l'ensemble des activités automobiles d'Opel/Vauxhall, qui comprennent les marques Opel et Vauxhall, six usines de montage et cinq usines de production de pièces, un centre d'ingénierie (Rüsselsheim, Allemagne) et environ 40.000 salariés", détaille le communiqué.

En revanche, "GM conservera le centre d'ingénierie de Turin, en Italie".

"En outre, Opel/Vauxhall bénéficiera toujours des licences de propriété intellectuelle de GM jusqu'à l'adaptation progressive de ses véhicules aux plates-formes de PSA dans les années à venir", a promis PSA.

Cinq syndicats du constructeur français ont annoncé de leur côté qu'un comité central d'entreprise (CCE) était convoqué le 22 mars.

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J.M. avec AFP