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PSA: Thierry Peugeot refuse toujours l'arrivée de Dongfeng

Le président du conseil de surveillance de PSA, Thierry Peugeot, en février 2013.

Le président du conseil de surveillance de PSA, Thierry Peugeot, en février 2013. - -

Le président du conseil de surveillance de PSA s'oppose toujours à l'entrée du constructeur chinois Dongfeng et de l'Etat dans le capital de l'entreprise, selon une lettre adressée à son cousin Robert Peugeot dont les Echos ont obtenu une copie. La famille héritière reste ainsi divisée.

Thierry Peugeot ne semble pas vouloir lâcher prise. Dans une lettre adressée à son cousin Robert, président de la holding familiale FFP, qui détient actuellement 25% de PSA, et dont les Echos daté du 30 janvier ont obtenu une copie, il manifeste son hostilité à l'entrée du chinois Dongfeng et de l'Etat dans le capital du constructeur.

Il y a deux semaines, le conseil de surveillance, dont Thierry Peugeot est d'ailleurs le président, a pourtant validé le schéma d'une augmentation de capital à laquelle prendrait part Dongfeng et l'Etat français.

Cette option mettrait à peu près égalité ces derniers avec la famille Peugeot, chacun détenant autour de 14% du capital de la marque au Lion.

La famille Peugeot "ne doit pas se désintéresser" de PSA

Au final la participation de la famille s'en trouverait donc diluée. Ce qui inquiète Thierry Peugeot. "Je considère que la famille Peugeot doit continuer à accompagner Peugeot SA et ne pas s'en désintéresser", écrit-il a son cousin, qui a lui soutenu le plan validé il y a deux semaines par le conseil de surveillance.

"En outre, réduire autant que possible la dilution de la FFP au sein du capital de Peugeot SA est une mesure patrimonialement nécessaire pour bénéficier pleinement du redressement du Groupe qui sera amorcée par Carlos Tavares", avance-t-il dans cette lettre datée du 27 janvier dernier.

Thierry Peugeot assure, une nouvelle fois, que l'augmentation de capital que PSA peut se faire intégralement via le marché sans passer par les prises de participation de l'Etat et de Dongfeng.

Et il affirme que "le marché a sanctionné lourdement lundi 20 janvier l'augmentation de capital réservée à la gouvernance à trois têtes qui en résulterait". "Il est indispensable de tenir compte de ce signal sans remettre en cause notre relation industrielle et commerciale" avec Dongfeng, conclut-il.

Tavares aux manettes dès le 19 février?

Enfin, et non des moindres, ce document confirme que Carlos Tavares, actuellement numéro deux de PSA, pourrait prendre la place de Philippe Varin à la tête de la présidence du directoire, dès le 19 février, date à laquelle PSA publiera ses résultats annuels.

Thierry Peugeot est, en effet "surpris" que Robert "a décidé de ne pas faire part de cette recommandation au Conseil de surveillance de PSA", alors qu'il a participé à une décision unanime en ce sens.

J.M.