BFM Business
Transports

Après ses bons résultats, PSA verse 2.000 euros de prime à ses salariés

PSA a frôlé la faillite il y a deux ans.

PSA a frôlé la faillite il y a deux ans. - Sébastien Bozon - AFP

Le constructeur automobile est repassé dans le vert l'an dernier. Son bénéfice a atteint 1,2 milliard d'euros. Carlos Tavares, son président du directoire, a décidé de verser une "prime d'intéressement renforcée".

L'année 2015 aura été positive pour PSA Peugeot Citroën. Le constructeur automobile a dégagé un bénéfice net de 1,2 milliard d'euros. C'est pourquoi il a décidé de verser à ses salariés une prime de 2.000 euros en moyenne au titre de l'exercice 2015. C'est ce que vient d'annoncer Carlos Tavares, son président du directoire, sur RTL.

En Bourse, le titre a bondi de 4,10% à l'ouverture.

Deux ans après avoir frôlé la faillite, PSA, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 56,3 milliards d'euros (+5,7%) l'année dernière, présentera le 5 avril prochain son nouveau "plan stratégique de croissance rentable", a précisé l'entreprise dans un communiqué. Outre un résultat net positif pour la première fois depuis 2010 (la perte s'élevait à 555 millions d'euros en 2014), PSA a annoncé avoir dépassé tous ses objectifs: la marge opérationnelle de sa division automobile a atteint 5% alors que la société visait 2% à l'horizon 2018.

En outre, l'entreprise dirigée par Carlos Tavares a généré en 2015 un flux de trésorerie net ("free cash flow"), indicateur très suivi dans une industrie automobile gourmande en capitaux, de 3,8 milliards d'euros, presque le double de l'objectif de 2 milliards visé pour la période 2015-2017. PSA, avec ses marques Peugeot, Citroën et DS, est le premier groupe automobile français en termes d'unités produites: 2,97 millions l'année dernière. Renault, en incluant Dacia, en a produit 2,8 millions.

Mais le groupe, acculé par la crise de l'automobile européenne en 2008-2013, s'était retrouvé début 2014 au bord du dépôt de bilan et n'avait dû son salut qu'à l'intervention de l'État français et de la société automobile chinoise Dongfeng, tous deux entrés au capital à hauteur de 14%. Carlos Tavares avait alors été nommé à la présidence du directoire avec la mission de remettre ce fleuron industriel sur la voie de la rentabilité via un plan baptisé "Back in the race" ("de retour dans la course") censé s'étaler jusqu'en 2017. Cela s'était traduit par des réductions de frais via notamment des efforts demandés aux salariés, une rationalisation des gammes et un effort d'amélioration des prix.

"Nous sommes largement en avance sur notre plan de marche initial"

Le "point mort", c'est-à-dire le nombre de véhicules devant être vendus pour couvrir les frais fixes, est passé à 1,6 million d'unités l'année dernière contre 2,1 millions en 2014 et encore 2,6 millions en 2013. "Nous sommes largement en avance sur notre plan de marche initial", s'est félicité le directeur financier de PSA, Jean-Baptiste de Chatillon, lors d'une conférence téléphonique mercredi matin, tout en concédant que la marge opérationnelle, au plus haut depuis 2002, avait été atteinte "avec des vents favorables", qu'il s'agisse des changes ou des prix des matières premières. "Hors contexte externe", cette marge atteindrait 3,3%, a-t-il révélé, en promettant de "continuer d'améliorer notre productivité de manière significative en 2016".

Étant donné qu'il a atteint ses objectifs dès l'année dernière, PSA a indiqué qu'il serait en mesure de présenter "son plan stratégique de croissance rentable le 5 avril 2016", sans plus de détails dans l'immédiat. En attendant, l'entreprise a décidé de ne toujours pas verser de dividende à ses actionnaires, mais assuré qu'"à partir de l'exercice 2016, une politique de dividende en ligne avec celles du secteur sera présentée".

D. L. avec AFP