BFM Business
Vie de bureau

Qu'est-ce qui pousse un salarié à fumer davantage au travail?

Les hommes qui travaillent dans le froid, le bruit ou la saleté diminuent leur consommation de tabac. C'est tout le contraire chez les femmes.

Les hommes qui travaillent dans le froid, le bruit ou la saleté diminuent leur consommation de tabac. C'est tout le contraire chez les femmes. - Kruscha- CC

Le ministère du Travail s'est penché sur les raisons qui poussent les salariés fumeurs à augmenter leur consommation. Risques physiques, insécurité de l'emploi, exposition au froid ont une forte incidence. Mais les hommes et les femmes ne sont pas logés à la même enseigne.

La pause clope est une institution dans le monde du travail. Mais l'environnement professionnel a-t-il une influence sur la consommation des salariés ? C'est la question que s'est posée le Ministère du Travail, qui vient de publier une étude portant sur 11.000 salariés interrogés entre 2007 et 2011. Il en ressort que les hommes et les femmes n'ont pas les mêmes réactions vis-à-vis des contraintes auxquelles ils sont exposés dans leur travail.

Pour les premiers, parmi lesquels on compte 27% de fumeurs, le fait d'avoir à porter des charges lourdes augmentent leur consommation de tabac. Tout comme le fait de devoir affronter la peur (qu'elle soit générée par des soucis d'insécurité ou de conflit au travail). En revanche, quand leur job nécessite d'être exposé à produits nocifs ou toxiques, ils lèvent le pied sur la cigarette, le cigare ou la pipe.

"Il est possible que, se sentant davantage exposés à ces produits, les hommes, consciemment ou inconsciemment, compensent en réduisant leur exposition au tabac", commentent les auteurs de l'étude. Les hommes ayant un emploi qui les obligent à travailler dans le bruit, le froid, l'humidité, ou encore la saleté réduisent aussi les pauses tabac.

Les femmes en contact avec le public fument moins

Chez les 21% de femmes fumeuses, cet environnement inconfortable a l'effet inverse puisqu'il augmente leur consommation. En revanche, c'est le fait d'être sous pression qui va les faire fumer davantage, tout comme la peur de perdre leur emploi. Un travail plus exigeant physiquement poussent aussi les femmes à consommer davantage de tabac: 15% ont augmenté leur consommation, soit 4 points de plus que la moyenne pour l'ensemble des femmes.

De manière surprenante, plus le travail d'une femme est reconnu à sa juste valeur, plus elle fume. Et quand elles doivent faire des choses qu'elles désapprouvent, leur consommation recule "sans qu'aucune interprétation simple ne puissent être avancée" avouent les auteurs de l'étude.

Il est plus évident d'expliquer pourquoi les femmes qui ont un contact fréquent avec le public ont tendance à fumer moins: avec l'affluence, il leur est plus difficile de trouver le temps de sortir des lieux où le tabac est interdit, afin de s'offrir une petite pause cigarette.

C.C.