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Quand La Poste transforme ses facteurs en banquiers

La Banque Postale doit dégager 1 milliard d'euros de bénéfices d'ici à 2020

La Banque Postale doit dégager 1 milliard d'euros de bénéfices d'ici à 2020 - Bernard Guay - AFP

Le groupe postal lance "son école de la banque et des réseaux", pour former ses 70.000 postiers. Il s'agit aussi de surfer sur le succès de La Banque Postale.

On le sait, La Poste mise énormément sur la banque pour son avenir pour compenser la baisse de l'activité courrier. Dans le cadre de son plan stratégique, le groupe vise ainsi un bénéfice net d'1 milliard d'euros d'ici à 2020 sur ses activités bancaires (qui avaient rapporté 579 millions d'euros en 2013).

Pour y parvenir le groupe dirigé par Philippe Wahl a décidé de cibler les ressources humaines, en faisant de ses postiers des banquiers. Du moins en partie. Le groupe a ainsi lancé son "école de la banque et du réseau".

L'objectif: "accompagner les 70.000 collaborateurs de la Banque Postale, des services financiers et du réseau La Poste, en les formant à de nouvelles compétences et de nouveaux métiers pour apporter de nouveaux services à nos clients", explique le groupe dans un communiqué.

"Tous les collaborateurs, des guichetiers aux responsables territoriaux en passant par les conseillers bancaires et les collaborateurs des centres financiers seront concernés par les formations proposées", poursuit La Poste.

Une opération à 450 millions d'euros

Cette "école" s'appuiera sur les enseignants du Centre de Formation de la Profession Bancaire (CFPB) ainsi que sur "d'autres écoles et universités de renom". Concrètement, les premiers concernés seront les directeurs de bureaux de postes. 750 seront ainsi formés en 2015 puis tous à partir de 2016.

Le coût de l'opération s'élève à 450 millions d'euros, selon les Echos de ce lundi 16 février. De cette façon, La Poste va pouvoir accélérer sa mue. 800 guichetiers vont ainsi préparer un brevet professionnel pour devenir conseillers bancaires, indiquent les Echos. En outre, 1.000 facteurs-guichetiers vont être formés d'ici à 2017 pour pouvoir assumer des missions bancaires dans les zones rurales.

Restera-t-il encore de la place pour les postiers qui ne veulent pas être banquiers? Philippe Bajou, le directeur général du réseau La Poste assure aux Echos que oui. "Tous les postiers qui le souhaitent ont leur place à La Poste et nous allons leur proposer des alternatives", affirme-t-il. "Dans le cadre de la réorganisation des espaces commerciaux des bureaux de poste, ils pourront accéder à des responsabilités dans des métiers tels que la téléphonie, la commercialisation d'objets connectés et, bien entendu, dans le colis, le courrier et les nouveaux services", poursuit-il.

J.M.