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Quand les franchises cinématographiques font les bons comptes des distributeurs français

Invité sur BFM Business, Stéphane Huard, président de Sony Pictures France, est revenu sur la bonne santé de l'industrie cinématographique tricolore. À commencer par celle des distributeurs.

Au lendemain de la cérémonie des Oscars où a été récompensé "Once Upon a Time... in Hollywood" récompensé (meilleurs décors et meilleur second rôle masculin pour Brad Pitt), Stéphane Huard le patron de la branche française de Sony, distributeur du film, ne peut que se réjouir.

Non seulement le dernier film de Quentin Tarnantino a reçu quatre récompenses, mais cette soirée s'inscrit dans la lignée d'une année faste pour l'industrie cinématographique en France. Selon les chiffres du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), la fréquentation des salles de cinéma en 2019 a atteint son plus haut niveau depuis 53 ans.

La stratégie de la franchise

Avec 213,3 millions d'entrées recensées (contre 234,2 millions en 1966), les distributeurs français – Sony en tête – ont donc de quoi se réjouir. D'autant que cette réussite est le fruit d'une réflexion visant non plus à uniquement miser sur de grands noms pour permettre à un film de performer, mais également à tabler sur les franchises qui fidélisent et rassurent le grand public.

C'est en tous cas ce que pense Stéphane Huard. Dans l'émission 12H-L'Heure H lundi 10 février, le président de Sony Pictures France estime en effet que cette dynamique de fréquentation est également liée à la notion de série et de récurrence au niveau des films proposés.

"Le spectateur – surtout quand il est occasionnel – a un peu besoin de savoir où il va mettre les pieds. C'est quand même un engagement fort d'aller au cinéma. Il a besoin de faire plaisir autour de lui. Donc souvent des films dont on connait un petit peu les éléments… Avant c'était des grands acteurs, un Louis de Funès, un Belmondo, étaient la référence. Maintenant c'est un petit peu, les titres et ces titres qu'on a vus dans le passé, qu'on a beaucoup aimé, qu'on a envie de revoir, ou de découvrir", détaille-t-il.

Plateformes versus distributeurs

En outre, face à montée en puissance de plateformes à l'instar de Netflix, d'Amazon Prime Video , ou de Disney+, les distributeurs pourraient s'inquiéter de cette manière de consommer le cinéma et les séries. Mais Stéphane Huard tient à se montrer rassurant.

"Ce qui est intéressant de voir c'est que le cinéma (…) n'est pas particulièrement impacté par ces arrivées de nouvelles propositions. La télévision est arrivée à une époque dans les années 60, puis le DVD / VOD, or la salle de cinéma ne s'est jamais aussi bien portée en France. Donc c'est un signe que les gens peuvent voir des choses intéressantes à la maison, mais aussi continuer à aller au cinéma", assure-t-il.

Guerre des talents

Pour le patron de Sony Pictures France, la véritable concurrence se situe du côté des talents, dans le sens où les plateformes et les distributeurs cherchent à attirer les têtes d'affiche et les étoiles montantes du cinéma pour rejoindre leurs projets.

"Chacun veut avoir les meilleurs talents, les meilleures histoires et c'est un débat qui continue", concède-t-il. "On était auparavant six majors – il n'y en a maintenant plus que cinq, vous savez que Fox a été racheté par Disney – donc l'organisation à la fois se concentre pour les majors mais aussi avec des nouveaux entrants. Les plateformes donc".

J.C-H