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Energie

Que faire des 43 millions de tonnes de déblais du Grand Paris Express ?

D’ici à 2030, les chantiers de construction du Grand Paris Express  représenteront une hausse de 10 à 20 % de la quantité de déblais générée chaque année en Ile-de-France.

D’ici à 2030, les chantiers de construction du Grand Paris Express représenteront une hausse de 10 à 20 % de la quantité de déblais générée chaque année en Ile-de-France. - G. Rollando - Société du Grand Paris

Pour gérer les montagnes de terre excavées du chantier du supermétro francilien sur 10 ans, la Société du Grand Paris lance un appel à projets. Leur évacuation, leur traçabilité et leur valorisation posent un défi environnemental majeur.

La construction des 200 kilomètres du futur métro Grand Paris Express est un chantier hors norme au regard de la quantité de monceaux de terre à extraire du sous-sol. D’ici à 2030, ce sont 43 millions de tonnes de déblais qui seront à évacuer, et à valoriser éventuellement pour une grande partie. Selon la Société du Grand Paris, ce volume considérable "représente une hausse de 10 à 20% de la quantité de déblais générée chaque année en Île-de-France". 

Ces montagnes de terre excavées sur plus de 10 ans constituent même "un défi environnemental et économique majeur pour tous les acteurs du secteur" explique la Société du Grand Paris qui s’engage, de son côté, à valoriser 70% de ces déblais.

Pour gérer au mieux les déblais liés à l'immense chantier francilien qui a débuté en juin 2016, elle a lancé un appel à projets destiné aux entreprises du secteur. La sélection des candidatures, qui sera effectuée mi-janvier 2017, lancera l'expérimentation de solutions innovantes concernant la chaîne de gestion des déblais, du transport à la valorisation en passant par la traçabilité.

La Société du Grand Paris promeut d'ores et déjà les circuits courts et le recours aux voies fluviales comme mode de transport alternatif à la route pour l’évacuation des déblais. Elle pilote la construction de cinq plateformes de transbordement situées en bord de Seine, à l'ouest de Paris (Boulogne, Gennevilliers) ainsi qu'au canal Saint-Denis et canal de l’Ourcq. Pour la voie ferroviaire, plusieurs projets sont à l’étude avec SNCF Réseau.

De son côté, l’Ademe, associée à l'appel à projets, entend mettre l’accent sur les initiatives réduisant les émissions de gaz à effet de serre. "Il est primordial de travailler sur les voies navigables et de développer des bateaux propres, pouvant se passer de fioul lourd" prévient Joëlle Colosio, directrice régionale Île-de-France de l’agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.

Concernant la valorisation, un partenariat a déjà été noué avec la société d'aménagement foncier et d’établissement rural de l’Ile-de-France (Safer). Il prévoit qu’un million de tonnes, soit 500.000 mètres cubes de terres excavées sur le chantier de la future ligne 16 du Grand Paris Express, soit affecté à l'aménagement d'un parc urbain sur les communes de Chelles (Seine-et-Marne) et de Montfermeil (Seine-Saint-Denis).

La Société du Grand Paris s'engage à publier au premier trimestre 2017 un second schéma directeur enrichi, couvrant tous les volets de la gestion des déblais.

Des innovations pour fluidifier la circulation automobile pendant les travaux

Le premier appel à projet de la Société du Grand Paris a retenu, début octobre 2016, cinq solutions innovantes d'entreprises pour éviter la paralysie sur les routes durant les travaux du Grand Paris Express. En voici trois parmi les plus originales.

  • Artelia propose une gestion dynamique par logiciel du trafic des camions vers les chantiers pour éviter tout stationnement et congestion des engins de chantiers sur la voirie, près des chantiers.
  • CitiLog développe un système antiblocage de carrefour à base de caméras détectant les prémices de saturation du trafic et de déclenchant une action spécifique sur les feux tricolores.
  • La start-up Samocat suggère l’autopartage de trottinettes à l'abord des chantiers. Sa solution inclut une trottinette connectée, un cadenas et une appli smartphone, qui sert à localiser et débloquer la trottinette.
Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco