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Quel avenir pour les 550 boutiques Bouygues Telecom?

A qui ces boutiques employant 2.500 salariés seront-elles cédées en cas d'accord entre Orange et Bouygues? Free, qui n'a que 48 points de vente, serait un candidat "naturel". Mais contrairement à Martin Bouygues, Xavier Niel n'a jamais estimé comme crucial, un réseau commercial physique.

Dans les tractations en cours pour se répartir les actifs de Bouygues Telecom, en cas d'accord sur sa reprise par Orange, le sort des 550 boutiques de l'opérateur n'est pas le moindre des problèmes à régler.

Bouygues Telecom avait fait de son réseau de magasins l'un des éléments clés de sa reconquête commerciale entreprise en 2014. En pleine restructuration, les 2.500 personnels employés dans les boutiques n'étaient pas concernés par les réductions d'effectifs du plan social présenté en juin 2014. A contrario, l'opérateur a lancé une profonde rénovation de ses 550 enseignes, programmée sur 2015 et 2017. Des boutiques "haut de gamme" commencent à voir le jour dans des lieux ou des villes à fort potentiel comme Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux…

Il est hors de question qu'Orange, avec son millier de boutiques en propre ou en franchise, conserve les points de ventes Bouygues Telecom, car il serait en position dominante dans ce domaine. Mais qui pourrait être alors l'éventuel acquéreur de ce réseau commercial? La liste des acquéreurs potentiels est très courte: elle se limite à SFR et à Free.

Numericable-SFR digère la fusion de ses boutiques

Numericable-SFR vient à peine de digérer la fusion de son propre réseau de magasins. Avant la fusion, les deux opérateurs réunissaient 850 boutiques au total. Les 150 boutiques à l'enseigne Numericable sont en train de passer sous pavillon SFR, à l'exception de la fermeture de plusieurs doublons lorsque le point de vente était proche d'une boutique SFR existante.

Free ne disposait que de 48 points de vente en France, fin juin 2015. Il serait donc un candidat "naturel" au rachat d'une partie des boutiques à l'enseigne Bouygues Telecom mais pas toutes, probablement. Free n'a jamais fait de la vente directe en boutique un axe central de sa politique commerciale.

Même s'il étoffe progressivement son réseau de Free Center dans les villes en région, l'opérateur a déployé 1.600 bornes automatiques de souscription d’abonnements et de distribution de cartes SIM dans ses boutiques et les réseaux de magasins partenaires Maison de la Presse et Mag Presse.

Et Free alors? 

Selon Le Figaro, "Free pourrait reprendre des salariés, notamment ceux associés aux réseaux", mais, la question est "plus ardue sur les boutiques et leurs employés", avance le quotidien qui estime que Free "pourrait en acquérir une cinquantaine sur 550. Les autres pourraient être transférés à un acteur hors du champ des télécoms". Dans ce cas de figure, l'opérateur piloté par Xavier Niel devrait donc lui-même chercher un acquéreur pour toutes les boutiques dont il ne voudrait pas...

La question de la cession des boutiques se double d'une complexité eu égard à leur statut juridique différent selon qu'il s'agit de boutiques en propre ou en franchise, même si le client est face à la même enseigne.

Dans le cas de Bouygues Telecom, seulement 50% (environ 275) sont exploitées et possédées en propre dans le cadre juridique de succursales avec les propres salariés de l'opérateur. Les autres points de ventes sont exploités sous un régime proche de la franchise.

Frédéric Bergé
https://twitter.com/BergeFrederic Frédéric Bergé Journaliste BFM Éco