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Quelles sont les principales entreprises plombées par les difficultés de Boeing?

Le 737 MAX est cloué au sol depuis mars 2019

Le 737 MAX est cloué au sol depuis mars 2019 - Mark RALSTON - AFP

Les problèmes de 737 MAX cloué au sol depuis plusieurs mois pèsent sur de plus en plus de sociétés, sous-traitantes mais aussi clientes du géant américain. Revue de détails.

Alors que Boeing vient de publier des résultats 2019 dans le rouge, une première depuis 1997, la liste des entreprises directement ou indirectement touchées par les problèmes du 737 MAX cloué au sol depuis mars 2019 et dont la production est stoppée, s’allonge. Désormais, ces difficultés impactent aussi bien les sous-traitants de l’avionneur que ses clients, les compagnies aériennes.

-Ryanair

La compagnie aérienne à bas coût n'est pas la seule touchée par l'arrêt du MAX mais elle est celle qui a déjà prévenu sur d'éventuelles nouvelles suppressions d'emplois et fermetures de bases en raison des délais supplémentaires dans la livraison du 737 MAX sur lequel il avait beaucoup misé. La flotte de Ryanair est composée exclusivement de Boeing 737 et ses projets de croissance s’appuyaient sur le nouvel appareil de l’avionneur, 58 exemplaires ont été commandés et ne seront pas livrés avant septembre ou octobre au plus tôt.

"Malheureusement, cela veut dire que nous ne pouvons pas exclure de nouvelles fermetures de bases" et que "de nouvelles suppressions d'emplois de pilotes et de personnels de cabine ne peuvent être exclues", écrit Eddie Wilson, le directeur général de la compagnie irlandaise.

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-General Electric et Safran

Les deux entreprises fabriquent le moteur de nouvelle génération LEAP équipant le Boeing 737 MAX. L'américain GE annonce ce mercredi qu’il a dû inscrire une charge de 1,4 milliard de dollars dans ses comptes 2019 dû à l’immobilisation de l’appareil.

Le français Safran n’a pas donné de chiffres précis mais a décidé de réduire drastiquement la production du moteur qu’il continue à fabriquer malgré l’arrêt de la production chez Boeing. Quant à l'impact financier, "tout dépendra de ce que l’on produira et de ce que nous devrons stocker. En réduisant les cadences comme nous envisageons de le faire, cela coûtera moins cher que d’en livrer 80 et quelques par mois qui ne sont pas payés" a déclaré Philippe Petitcolin, le dg de Safran dans un entretien à "l'Usine nouvelle".

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-Spirit

Cette entreprise américaine fournit les fuselages du 737 MAX, il s’agit du plus important des 600 sous-traitants de Boeing. Avec un chiffre d’affaires qui dépend à 50% de l’avionneur, Spirit n’a pas eu d’autre choix que de réduire ses effectifs.

Il a ainsi annoncé la suppression de 2800 postes, soit 15% de ses effectifs et a prévenu que ce chiffre pourrait être revu à la hausse.

Crouzet, Latécoère, Lisi Aerospace, Figeac Aero…

Une centaine de petites et moyennes entreprises de la filière aéronautique française travaillent comme sous-traitants de Boeing et certaines se disent affectées par la crise du 737 MAX, indique le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas). On y trouve Crouzet, Latécoère, Lisi Aerospace, Figeac Aero ou encore Visio Systems, Zodiac…

Sur les 205 PME réunies au sein de son comité Aéro-PME que le Gifas a sondées à l'automne, "50% ont dit être impactées par le sujet du 737 MAX et une fois l'annonce de l'arrêt, 30 entreprises sont revenues vers nous pour signaler des problèmes très significatifs", a détaillé Christophe Cador, président de ce groupement.

Ces entreprises sont touchées à des "niveaux variables" allant de "1 à 2% de leur activité à 20-30%". Et "il y a des cas très compliqués qui peuvent conduire à des cas de chômage partiel", a-t-il indiqué, sans préciser. Néanmoins, "aucune de ces sociétés est dans une position de danger mortel à cause de cet arrêt. Ce sont des sociétés qui travaillent sur d'autres types d'appareils et qui vont travailler différemment sur les autres appareils en attendant de savoir ce qui se passe sur le 737", ajoute Christophe Cador.

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Olivier Chicheportiche