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Qui est le futur gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau?

Habitué des cabinets ministériels, européen convaincu, ce proche de Dominique Strauss-Kahn a poursuivi sa carrière au sein du groupe BNP Paribas avant de revenir dans le giron du public. Sa désignation comme successeur de Christian Noyer fait néanmoins grincer quelques dents.

Sauf catastrophe, François Villeroy de Galhau sera le prochain gouverneur de la Banque de France. François Hollande en a en effet émis le souhait mardi, tandis que la validation définitive par les commissions des Finances des deux assemblées apparaît comme une formalité.

Quasi-inconnu du grand public, l’homme est un familier du pouvoir socialiste. Européen convaincu, il a en effet été conseiller sur ces questions au cabinet de Pierre Bérégovoy (1990-1993) à Bercy, avant d’exercer diverses responsabilités à la direction du Trésor (1993-1996), puis comme conseiller financier à Bruxelles, participant à ce titre à la création de l'euro. Il a également été directeur de cabinet de Dominique Strauss-Kahn (1997-1999) puis de Christian Sautter (1999-2000) au ministère de l’Economie.

PDG de Cetelem pendant cinq ans

En 2003, François Villeroy de Galhau se tourne vers le privé. BNP Paribas, l’une des plus puissantes banques d’Europe, l’accueille à bras ouverts et lui confie la direction de Cetelem, sa filiale dédiée au crédit à la consommation. Il y restera cinq ans avant d’être promu au sein de l’établissement, jusqu’à en devenir le directeur général délégué chargé des marchés domestiques (France, Belgique, Luxembourg, Italie).

Le 1er mai dernier, il démissionne de son poste, investi par le gouvernement d’une mission sur le financement de l'investissement. Celle-ci est alors interprétée comme un moyen de lui offrir un "sas" de transition du privé au public et d'anticiper les critiques sur le choix d'un banquier français en activité pour remplacer Christian Noyer, dont le second mandat s'achève le 31 octobre pour cause de limite d'âge.

Polytechnicien, énarque, et catholique engagé

Cet homme de l’ombre est issu d’une vieille famille lorraine qui a fait fortune dans l’industrie. Actionnaires historiques de Pont-à-Mousson, ses ancêtres ont, en 1748, créé avec des cousins allemands les porcelaines Villeroy et Boch. Ce Strasbourgeois de naissance est un catholique engagé, publiant régulièrement des tribunes dans le journal La Croix, propriété du groupe Bayard Presse dont il est membre du conseil de surveillance.

Polytechnicien et issu de la promotion Louise Michel de l'ENA, comme le ministre de l'Economie Pierre Moscovici ou Philippe Wahl, le patron de la Poste, François Villeroy de Galhau est passé par l'Inspection générale des Finances, voie royale pour accéder aux plus hautes fonctions financières. C'est également un proche de Jean-Pierre Jouyet, le secrétaire général de l'Elysée, qui a soutenu sa candidature à la Banque de France. Ils sont tous deux membres du groupe de réflexion social-libéral Les Gracques.

Polémique autour de sa nomination

Décrit comme "une personnalité compétente", un homme ayant "une grande exigence de droiture" mais aussi "à l'écoute" et "ouvert sur beaucoup de sujets", il reste impliqué dans l’entreprise familiale Villeroy & Boch AG dont il est membre du conseil de surveillance.

Malgré un CV taillé sur mesure, la nomination de l’ancien banquier suscite d’ores et déjà une controverse. Le voir assurer la supervision du secteur où opère son ancien employeur n’est pas apprécié par tout le monde. Une candidature de Benoît Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne avait d’ailleurs été privilégiée par plusieurs responsables de Bercy.

Yann Duvert avec agences