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Rachat des activités énergies d'Alstom par GE: une décision dès dimanche?

General Electric et Alstom ont tous deux intérêt à voir l'opération aller jusqu'au bout.

General Electric et Alstom ont tous deux intérêt à voir l'opération aller jusqu'au bout. - -

Les deux sociétés sont actuellement en discussions pour qu'Alstom vende ces activités à General Electric. Un conseil d'administration se tiendrait dimanche 27 avril chez le groupe français pour acter l'entrée en négociations exclusives avec l'entreprise américaine, rapporte le Figaro, ce samedi 26 avril.

General Electric semble vouloir en terminer au plus vite. Le groupe américain est actuellement en discussion avec Alstom pour racheter à ce dernier ses activités énergies. Patrick Kron, le PDG du groupe français l'a confirmé à demi-mot aux syndicats, vendredi 25 avril, évoquant "des discussions sur une opération industrielle".

Problème: le gouvernement regarde d'un œil attentif sinon inquiet cette opération. Pour accélérer la manoeuvre, Alstom aurait convoqué une nouvelle fois son conseil d'administration dimanche 27 avril, rapporte le Figaro de ce samedi 26 avril.

Rencontre avec Hollande

Selon le quotidien, à l'issue de cette réunion, Alstom devrait annoncer, via un communiqué, être entré en négociations exclusives avec le groupe américain pour lui céder ses activités énergétiques, c’est-à-dire les centrales thermiques clefs en main, les éoliennes et hydroliennes. Le but serait de prendre le gouvernement de vitesse, alors que, le même dimanche, Manuel Valls et Arnaud Montebourg doivent rencontrer le patron de General Electric, Jeffrey Immelt, en fin de journée.

Le Figaro indique que ce dernier s'entretiendra auparavant directement avec le chef de l'Etat François Hollande et devrait ainsi s'engager à consolider la R&D d'Alstom à Belfort et à maintenir l'emploi en France

Une promesse qui ne devrait pas être trop difficile à tenir: la très grande majorité des 18.000 employés d'Alstom sur le sol français travaille pour la branche transport qui n'intéresse pas General Electric et resterait de toute façon dans le giron d'Alstom.

Un intérêt mutuel

Pour les deux groupes, l'enjeu va être d'avancer le plus vite possible tout en évitant que le dossier ne devienne trop politique. Dans un entretien au Monde du 26 avril, Arnaud Montebourg a affirmé que "le gouvernement travaille à d'autres solutions et éventualités que celles imaginées seules et sans que le gouvernement n'en ait été informé par Alstom".

"Alstom est le symbole de notre puissance industrielle et de l'ingéniosité française [...] le gouvernement exprime une préoccupation et une vigilance patriotiques", poursuivait-il. L'exécutif considère ainsi Alstom comme une entreprise stratégique et, bien que la décision se fasse entre deux entreprises privées, risque de ralentir le processus.

Pour GE et Alstom, l'opération, dont le montant serait de 10 milliards d'euros, selon plusieurs medias, aurait du sens. Comme l'explique le Financial Times, General Electric cherche actuellement à réduire sa dépendance à sa branche Finance, qui doit, à terme, représenter 30% des bénéfices du groupe, contre 47% à l'heure actuelle. Cette acquisition permettait de plus au groupe américain de renforcer son ancrage européen, déjà très fort.

De son côté, Alstom est, sur l'énergie, pénalisé par la conjoncture européenne et n'a pas réussi à atteindre la taille critique sur cette activité dont le groupe se défausserait ainsi. Même si cette branche représente pas moins de 70% du chiffre d'affaires de l'entreprise...

|||sondage|||1825

J.M.