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Rachat d'Alstom par Siemens: Bruxelles ouvre une enquête approfondie

Bruxelles va se pencher de manière plus approfondie sur le rachat d'Alstom par Siemens.

Bruxelles va se pencher de manière plus approfondie sur le rachat d'Alstom par Siemens. - Jean-Pierre Muller - AFP

La Commission européenne craint que cette "concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation".

La Commission européenne, gendarme de la concurrence en Europe, a ouvert ce vendredi une enquête approfondie sur le projet de rachat du constructeur ferrovaire français Alstom par l'allemand Siemens.

L'exécutif européen craint que cette "concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation", a-t-il expliqué dans un communiqué.

Alstom, qui fabrique notamment le TGV, et la division transport de Siemens, qui produit l'ICE, avaient signé fin mars leur accord de rapprochement.

Mais l'exécutif européen explique dans un communiqué craindre que cette "concentration ne réduise la concurrence pour la fourniture de plusieurs types de trains et de systèmes de signalisation".

Par conséquent, Bruxelles compte examiner si ce projet de rachat "priverait les opérateurs ferroviaires européens d'un choix de fournisseurs et de produits innovants et conduirait à une hausse des prix" qui pourrait par ricochet porter préjudice aux clients passagers.

Polémique en France

La Commission a désormais jusqu'au 21 novembre 2018 pour adopter une décision. L'ouverture d'une enquête approfondie ne préjuge en rien de l'issue de la procédure.

Le 8 juin dernier, Siemens et Alstom n'avaient pas exclu de retarder leur fusion au 1er semestre 2019.

Alstom avait alors justement invoqué comme raisons de ce retard "les travaux préparatoires de pré-notification (auprès des autorités de la concurrence, ndlr) extensifs et des efforts nécessaires à la collecte de données dans plusieurs pays".

Cette union avait suscité en septembre dernier une polémique en France, une partie de la classe politique dénonçant la prise de contrôle par un groupe allemand d'un fleuron de l'industrie française. L'intersyndicale d'Alstom était opposée à ce projet, craignant des fermetures de sites et des suppressions d'emplois en France.

En revanche en Allemagne, le projet n'a guère suscité d'émoi et a été perçu comme salutaire pour le rail européen mais aussi pour le pays.

Y.D. avec AFP