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Alstom: la lettre de Montebourg au patron de General Electric

Siemens présente une contre-offre sur le rachat d'Alstom.

Siemens présente une contre-offre sur le rachat d'Alstom. - -

Devancé par General Electric dans le rachat d'Alstom, Siemens tente d'inverser la tendance. Selon les infos de BFMBusiness, il donnerait des moyens aux activités "énergies" et "trains" d'Alstom. Le gouvernement pourrait soutenir cette offre et menace de mettre son veto à une reprise des activités nucléaires d'Alstom par GE.

Sur le sort d'Alstom, Siemens tente d'inverser le sort d'un deal qui paraissait gagné il y a quelques heures encore pour General Electric. Le groupe allemand le fait en donnant, selon les informations de BFM Business, des moyens aux deux grandes entités qui composent aujourd'hui Alstom: l'énergie et les trains. L'Allemand s'engagerait par ailleurs a maintenir l'intégralité des emplois.

Pour l'énergie, Siemens s'aligne sur ce que l'on sait de l'offre de GE, entre 10 et 11 milliards d'euros. Mais Siemens ajoute à son offre des contreparties extra-financières très importantes: d'abord le groupe allemand garantit de garder l'intégralité des emplois, de loger en France le siège des activités "centrales à vapeur" et d'isoler, si besoin, dans une structure particulière, la division nucléaire.

Cette division, qui fabrique les cycles dits "conventionnels" des centrales nucléaires est considérée comme stratégique par le gouvernement français. Siemens ne voit aucun inconvénient à lui donner un droit de regard particulier, d'autant que le gouvernement allemand a fait, lui, le choix de sortir du nucléaire.

Un train d'avance en matière de transports

Pour l'activité ferroviaire, Siemens a sorti une arme que ne possédait pas GE : il propose d'apporter ses propres activités transport à un "nouvel Alstom" concentré sur cette seule activité des trains, mais avec une taille bien plus importante.

Cela comporte l'ensemble de sa technologie grande vitesse, qui s'appelle "ICE" chez Siemens, et son activité de construction de locomotive.

Siemens révèle enfin avoir déjà fait une offre comparable le 11 février dernier: "elle n'a même pas été soumise au conseil d'administration", indique une source proche du dossier.

Siemens sait qu'il peut compter sur le soutien du gouvernement français. Car, avant même de voir Arnaud Montebourg dans les prochains jours, les dirigeants de GE ont reçu une lettre dans laquelle le ministre dénonce une politique de "fait accompli" et juge ce comportement "inacceptable" au regard de l'implication de l'Etat dans le sauvetage d'Alstom il y a dix ans. 

Surtout, dans cette lettre, le gouvernement dit clairement que les activités nucléaires d'Alstom sont considérées comme stratégiques et qu'il estime disposer d'un droit de veto "comparable à celui dont disposerait le comité pour les investissements étrangers aux Etats-Unis".

"Mais ce n'est pas parce que notre offre est meilleure que nous allons l'emporter", soupire amer un responsable allemand, "Patrick Kron a choisi l'Amérique et son conseil lui est totalement soumis". D'où l'idée de rendre publics les termes d'une offre qui donne un avenir à l'ensemble du groupe.

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