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Réduction d'émissions de CO2: PSA respectera "scrupuleusement" les objectifs européens

Carlos Tavares sera le patron du futur groupe PSA-Fiat-Chrysler

Carlos Tavares sera le patron du futur groupe PSA-Fiat-Chrysler - ERIC PIERMONT / AFP

PSA respectera "scrupuleusement" les objectifs de réduction d'émission de CO2 fixés par l'Union européenne, assure son patron Carlos Tavares, tout en dénonçant des décisions "prises sous l'emprise de l'émotion et des opinions publiques".

"Nous allons respecter scrupuleusement tous les objectifs très sévères demandés par l'Europe, car nous appartenons à la société dans laquelle nous opérons et considérons donc cette question climatique comme primordiale", a déclaré, dans un entretien au journal l'Est Républicain, le patron de PSA. 

"D'autres concurrents ne le font pas de la même façon et préfèrent utiliser l'argent de leur entreprise pour acheter des droits à polluer à d'autres entreprises plus vertueuses", a-t-il dénoncé.

Dès 2020, les constructeurs automobiles devront afficher sur leur flotte de voitures neuves vendues en Europe des émissions moyennes de CO2 inférieures à 95 grammes par kilomètre. En cas de manquement, ils s'exposeront à de fortes amendes.

Le PDG du groupe automobile a toutefois critiqué l'absence de "vision complète" des décideurs européens "pour une transition réussie vers une mobilité propre": "A cause de la tricherie d'un constructeur allemand bien connu, nous sommes tous considérés comme des gangsters. Depuis, le niveau d'écoute des élus européens est proche de zéro", estime-t-il, faisant référence à l'affaire Volkswagen, aussi appelée "dieselgate". 

"Le grand danger de s'embarquer dans le tout électrique de façon non coordonnée, c'est d'avoir des voitures électriques à vendre et des acheteurs qui n'en veulent pas car ils ne voient pas les bornes de rechargement, dont l'installation prendra deux ans", a-t-il argumenté. Il évoque des décisions d'objectifs votés au niveau européen à horizon 2030 "prises sous l'emprise de l'émotion et des opinions publiques".

Et d'ajouter: "Et si entre temps, une autre technologie plus pertinente vient percuter cette stratégie latéralement ?".

Sandrine Serais avec AFP