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Réduire la vitesse des bateaux, une solution écologique qui peine à s'imposer

Invité sur BFM Business vendredi, Philippe Louis-Dreyfus, président du conseil de surveillance du groupe Louis Dreyfus Armateurs, estime qu'il est nécessaire pour les acteurs du secteur maritime européen de se pencher sur la façon de limiter leur impact sur l'environnement.

Des engagements aux actes, il y a un monde. Un monde que les acteurs de la filière maritime européenne ne connaissent que trop. Alors que la quatrième édition du salon Euromaritime (qui se tenait du 4 au 6 février à Marseille) vient de s'achever, les ports, les constructeurs ou encore les transporteurs du secteur continuent de s'interroger sur les solutions à apporter pour "verdir" leur secteur.

Invité dans Good Morning Business ce vendredi, Philippe Louis-Dreyfus, président du conseil de surveillance du groupe Louis Dreyfus Armateurs, déplore que les acteurs du monde maritime n'aient pas encore véritablement activé les leviers nécessaires pour réduire leur impact environnemental.

La seule solution efficace immédiatement

"Ça fait quand même dix ans que je me bats à la tête des administrations maritimes européennes et mondiales pour que les choses avancent, avec un certain insuccès je dois dire. Je n'ai pas été trop suivi. Je l'ai été plus récemment depuis un an maintenant grâce (…) au président (Emmanuel) Macron et (à) Élisabeth Borne (Ministre de la Transition écologique, NDLR) qui ont endossé cette idée que j'ai eue de réduire la vitesse des bateaux qui est une idée simple, que tout le monde peut comprendre comme étant parfaitement de bon sens et efficace le jour où on l'applique", assure le président du groupe Louis Dreyfus Armateurs.

"Tous les autres projets que l'on peut avoir - je dis 'projets' parce que rien n'existe encore malheureusement complètement, c'est-à-dire les nouveaux combustibles (…), l'hydrogène, ou des systèmes complètement différents qui soient des systèmes de (…) taxes sur le carburant ou de droits à polluer - (…) aucune solution n'est parfaite. Mais surtout aucune de ces solutions (…) n'est efficace tout de suite. Seule la réduction de vitesse ou la non-augmentation de la vitesse des navires" (…) aura un "véritable effet positif sur l'environnement".

Selon un rapport de l’ONG "Transport & Environment" publié en décembre dernier et reposant sur les données de l'Union européenne, le transport maritime de marchandises et de passagers dans l'UE a généré l'émission de près de 139 millions de tonnes de CO2 en 2018. A titre de comparaison, un pays comme la Belgique émettait près de 130 millions de tonnes de CO2 la même année, d'après l'édition 2019 du BP Statistical Review of World Energy

Un bateau conçu pour l'éolien maritime

Aussi, à défaut de parvenir, pour l'instant, à convaincre l'ensemble de la filière maritime européenne de prendre les mesures nécessaires pour réduire son impact environnemental, le groupe Louis Dreyfus Armateurs a eu une idée.

Celle de concevoir un navire "armé" et "sophistiqué" pour faire "toute la logistique, la réparation, l'entretien des parcs éoliens" maritimes, explique le patron du groupe.

"A bord, il y a beaucoup de techniciens qui embarquent pour quelques jours, quelques semaines pour faire le tour des parcs éoliens. (...) Nous, on a toujours pensé qu'il fallait un bateau très sophistiqué (…) avec un positionnement dynamique, une grande sécurité, assurant ce service qui est compliqué et complexe dans des zones compliquées puisqu'il y a du vent".

JCH