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Réforme des retraites: ces "zones d'ombre" que les entreprises vont devoir surmonter

Invitée sur BFM Business, Laurence Breton-Kueny, la vice-présidente de l’association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH), se réjouit du fait que le futur système demeure celui de la répartition, mais reconnaît qu'il reste encore de nombreuses inconnues.

Donner aux entreprises une feuille de route plus lisible concernant la réforme des retraites. Voilà ce que demande aujourd'hui l’association nationale des directeurs des ressources humaines (ANDRH). Invitée à l'antenne de BFM Business ce jeudi dans Good Morning Business, sa vice-présidente, Laurence Breton-Kueny, estime en effet que des "zones d'ombres" subsistent quant aux modalités précises de la réforme à venir et, qu'à ce titre, les entreprises restent dans le flou vis-à-vis de leurs collaborateurs.

"Mon inconnue, c'est un petit peu comment ça va se passer. J'entends beaucoup de choses sur 2022 et en même temps, on entend des tranches. On dit qu'on n'est pas touché jusqu'à 1975. Donc après, il y a cette petite zone. Je dirais que l'inconnue, c'est l'atterrissage", détaille Laurence Breton-Kueny.

Un casse-tête pour les entreprises

Entre les personnes nées avant 1975 qui resteront soumises au régime actuel, celles qui sont nées entre 1975 et 2003 qui devront à la fois s'appuyer sur l'ancien et le nouveau régime - et ce, dans des proportions différentes selon les âges et les évolutions de carrière -, et les personnes nées à partir de 2004 qui, elles, devront s'appuyer uniquement sur le nouveau système de répartition par point, le défi pour les entreprises est de taille.

Mais Laurence Breton-Kueny tient à le rappeler: "C'est déjà le casse-tête aujourd'hui puisque la problématique, quand nous sommes dans une entreprise, on ne connaît pas la carrière de nos collaborateurs. C'est toujours l'inconnue de savoir quand ils auront leurs droits à la retraite", concède-t-elle. "Donc ça ne change pas. En revanche, nous on fait des travaux vraiment au niveau de l'ANDRH, parce que quand on a travaillé sur l'âge pivot, en fait on s'est rendu compte qu'il fallait vraiment travailler sur la gestion de carrière. (…) Et puis, il faut travailler sur la santé de nos collaborateurs. L'espérance de vie à augmenter, mais l'espérance de vie en bonne santé c'est aux alentours de 62-63 ans. Donc on a vraiment un vrai défi RH sur lequel nous travaillons (…) D'ailleurs ce serait bien qu'un jour on ait un peu plus de transparence pour connaître quand nos collaborateurs sont à taux plein".

Quid de l'avenir de l'Agirc-Arrco?

Concernant le régime Agirc-Arrco de retraite complémentaire, les entreprises ne se trouveraient à ce jour pas plus éclairées. "En réalité, quand on regarde l'Agirc-Arrco, ça peut représenter un tiers à deux tiers des retraites. Donc il y a un impact déjà très fort dans le privé (…) Aujourd'hui, dans le privé, on a le régime de base (de la CNAV), après on a l'Agirc-Arrco, Donc si entend parler d'un système de points, moi j'imagine qu'il va y avoir une fusion (…) Cela étant, ce sera quand même plus simple", conclut la vice-présidente de l'ANDRH.

J.C-H