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Régime fiscal des micro-entrepreneurs: les artisans n'entendent pas se laisser faire

Invité sur le plateau de 12H, l'Heure H, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) a rappelé son soutien au décret controversé qui entend réduire les exonérations de charges pour les micro-entrepreneurs.

Pas question d'abandonner le décret. Sur le plateau de 12H, l'Heure H, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), qui soutient notamment les artisans, est venu rappeler son attachement au décret gouvernement qui devait réduire les exonérations de charges pour les micro-entrepreneurs, dès le 1er octobre. Il a finalement été reporté par la ministre du Travail Muriel Pénicaud, après la colère de certains syndicats d'auto-entrepreneurs.

Une situation que ne comprend pas l'U2P "Ce que l'U2P demande, comme d'ailleurs tous les entrepreneurs et tous les Français, c'est l'équité fiscale et sociale, pour le même métier, dans la même rue, dans le même village," que "celui qui est dans un régime fiscal dérogatoire n'aie pas davantage qui fasse que la concurrence soit faussée" explique son président Alain Griset.

"Perte considérable pour l'Etat"

"Le fait de permettre à quelqu'un de se mettre à son compte, nous y sommes favorables. Il faut simplifier les formalités, il faut accompagner mais, à un moment donné, il faut aussi que la concurrence soit normale et que les taxes soient les mêmes pour chacun" poursuit-il.

Tous les micro-entrepreneurs bénéficient l'exonération partielle de charges pendant trois ans, depuis le 1er janvier dernier. Le décret était censé le conserver pour les moins de 26 ans et pour les chômeurs.

"Ce n'est pas une faveur qu'on nous fait, c'est revenir à une situation qui aurait dû toujours être identique – éviter une concurrence déloyale" martèle Alain Griset. D'autant plus que ce régime représente un manque à gagner pour les finances publiques.

"Il y a une perte pour l'Etat qui est quand même considérable. On évoque 600, 800 millions d'euros" souligne le président de l'U2P. "A partir du moment où l'Etat nous dit qu'il faut faire des économies, il est particulier qu'il donne des avantages spécifiques à une petite partie des entreprises."

Reste désormais à savoir ce que le gouvernement compte faire pour trouver une solution qui puisse satisfaire tout le monde.

Thomas Leroy