BFM Business
Transports

Renault bientôt à court de cash: faut-il croire à ce scénario?

La fin de semaine dernière a été chaotique sur les marchés pour Renault. La valeur du titre a chuté : il se vend à seulement 36 euros. C'est trois fois moins qu'il y a deux ans. La faute à une note très sévère de Citigroup.

Renault va-t-il bientôt se retrouver à court d'argent frais? C'est la question que se posent les investisseurs, alors que l'action a plongé en fin de semaine dernière. Elle se vend à seulement 36 euros, c'est trois fois moins qu'il y a deux ans.

Une dégringolade causée par une note de Citigroup qui a mis le feu aux poudres, explique François Chaulet, directeur général de Montségur Finance.

"Vous avez l'étude de Citi avec un petit mot assassin qui dit que Renault risque d'être à court de cash dans les douze mois et va devoir trouver des sources de financements et donc se situe dans une impasse financière", explique-t-il.

Vers une cession des parts de Nissan ?

Une urgence telle que Renault pourrait lancer une augmentation de capital de 3 milliards d'euros ou alors, vendre des parts de Nissan, prévoit Citigroup.

Aujourd'hui, les analystes estiment que 'le marché n'a pas pris conscience de l'ampleur des défis auxquels le constructeur français est confronté". Parmi ces défis, investir dans l'automobile du futur. Un problème de taille donc. D'autant que, comme le soulève Citigroup, l'alliance Renault-Nissan bat de l'aile aujourd'hui et jusqu'à présent, elle n'a pas assez investi sur le long-terme dans la recherche et le développement.

Si Renault n'est pas dans une forme olympique, le secteur automobile dans son ensemble a été largement maltraité en Bourse l'année dernière. Renault signe d'ailleurs la pire performance du secteur en Europe.

Des ventes qui repartent

Mais au-delà de ça: la dynamique de croissance repart au dernier trimestre 2019. Après cinq trimestres de baisse consécutifs, les ventes repartent, nettement. On observe également une dynamique positive du côté de la R&D.

Par ailleurs, Renault est assis sur plusieurs machines à cash, notamment Dacia et Avtovaz en Russie. En outre, il existe des synergie potentielles à construire au sein de l'alliance, notamment avec Mitsubishi, du côté de la politique d'achats groupés. 

RCI Banque toujours en bonne santé

Enfin, l'étude de Citigroup met soigneusement de côté RCI banque, l'organe financier de Renault qui gère notamment les prêts lors de l'achat d'un véhicule. Une filiale qui est plutôt en bonne santé. Ce qui alimente les flux de trésorerie. Sans oublier un actionnaire qui s'appelle l'Etat Français et qui veille au grain.

Chez certains observateurs, on ne veut donc pas croire que les responsables de Renault auraient laissé sans réagir s'installer une situation qui pourrait provoquer un manque de trésorerie à terme.

Est-ce que la conjoncture de marché en ce moment n'explique pas aussi cette mauvaise passe? Tout ça arrive en effet à un moment où les investisseurs boursiers recherchent désespérément des actifs à shorter, à vendre à découvert. On va aller chercher le secteur qui a le plus de pression en ce moment: l'automobile. Et l'acteur qui est le plus fragilisé en ce moment: Renault.

OC et Antoine Larigaudrie