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Transports

Renault : la contre-offensive de Carlos Ghosn

Carlos Ghosn se défend de tout chômage à l'emploi mais admet vouloir que ces négociations aboutissent à un accord de compétitivité

Carlos Ghosn se défend de tout chômage à l'emploi mais admet vouloir que ces négociations aboutissent à un accord de compétitivité - -

Le patron de l’Alliance Renault-Nissan est intervenu sur France 2 jeudi. Il s’est défendu de tout chantage à l’emploi pour faire accepter aux salariés un accord de compétitivité.

Carlos Ghosn contre-attaque. Face au flot des critiques qui se sont abattues sur la direction du constructeur ces derniers jours, le patron du groupe a donné sa version des faits jeudi 24 janvier sur France 2. Renault, qui a déjà annoncé la suppression de 7 500 postes sans licenciement ni fermeture d'usine, ne fait pas de "chantage", a-t-il martelé.

Certains ministres et représentants syndicaux ont pourtant dénoncé ces derniers jours la brutalité du constructeur dans les négociations qu’il mène avec les syndicats. Pour rendre ses sites industriels français plus "compétitifs", il réclame des concessions aux employés, comme un gel des salaires.

Or selon les représentants du personnel, Renault, dont l’Etat est actionnaire à 15%, menacerait de fermer deux usines en France si l’accord n’était pas signé. Une forme de chantage à l’emploi en somme.

Contreparties

"Si chaque fois que vous parlez concrètement du handicap [que va constituer l’absence d’accord], on appelle cela du chantage, il n’y a pas de négociation possible", s’est indigné le patron de l’Alliance Renault-Nissan.

En contreparties d’éventuels efforts des salariés sur leur salaire et leur temps de travail, la direction de Renault s’est engagée à maintenir toutes les usines en activité, et même à y faire construire des volumes supplémentaires. "Nous ne sommes pas en train de dire que nous voulons fermer des sites, mais que nous pouvons l’éviter en faisant ceci ou cela", donc, conclue-t-il, "ce n’est pas du chantage".

Pendant ce temps, les salariés de plusieurs usines de la marque au losange se sont mis en grève mercredi, à l’appel de la CGT.

Le projet d’accord de la direction de Renault sera à nouveau discuté le 29 janvier. Le constructeur espère une signature fin janvier ou début février. Le ministre du Travail, Michel Sapin, a déclaré ce jeudi 24 janvier sur RTL croire que les négociations aboutiraient, à conditions qu’elles soient "fermes mais loyales sur les solutions".

Nina Godart