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Renault: l'avenir de Thierry Bolloré se jouera vendredi

Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré, président et directeur général de Renault.

Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré, président et directeur général de Renault. - Eric PIERMONT / AFP

La future gouvernance du constructeur sera actée en conseil d'administration.

Sur la sellette, Thierry Bolloré, directeur général de Renault, sera fixé sur son avenir vendredi. Le conseil d'administration du constructeur se réunira vendredi matin "afin de se prononcer sur la gouvernance du groupe", alors que le directeur général, nommé à la direction exécutive du groupe en février 2018, est annoncé sur le départ.

"Une communication sera effectuée à l'issue de cette réunion", a précisé le groupe. "L'enjeu, c'est de discuter de l'avenir de Thierry Bolloré", a indiqué à l'AFP une source proche de l'entreprise.

Rappelons que le président de Renault, Jean-Dominique Senard, souhaiterait proposer de trouver un successeur au directeur général, Thierry Bolloré, selon Le Figaro dans son édition de mercredi. Tout comme l'Etat qui souhaite tourner la page de ce management époque Ghosn. "Depuis le départ, on avait fixé deux priorités, le renforcement de l'alliance" avec le constructeur japonais Nissan "et aussi de tourner la page de Carlos Ghosn", a confié une source à l'AFP.

Ancien adjoint de Carlos Ghosn, Thierry Bolloré a assuré provisoirement seul la direction exécutive du constructeur après l'incarcération de Carlos Ghosn. Il partage depuis janvier la tête de la firme au losange avec Jean-Dominique Senard, avec qui ses relations sont toutefois difficiles. Ancien patron de Michelin, Jean-Dominique Senard a été appelé à la rescousse pour prendre les rênes du groupe après la démission de l'ex-PDG Carlos Ghosn, assigné à résidence au Japon.

Ces informations sont publiées au moment où la direction de Renault et de son partenaire japonais Nissan restent ébranlées par le départ brutal de Carlos Ghosn, qui dirigeait les deux entreprises ainsi que leur alliance. Nissan a désigné mardi un nouveau directeur général, Makoto Uchida, actuel patron de la filiale chinoise du groupe.

Nissan était sous pression pour se trouver rapidement un nouveau capitaine après le départ précipité de son directeur général Hiroto Saikawa, poussé à la démission le mois dernier après avoir été rattrapé par un scandale de prime indûment perçue en 2013, à l'époque où Carlos Ghosn dirigeait encore le constructeur automobile.

Tensions avec Jean-Dominique Senard ?

Cet ancien proche de Carlos Ghosn parti, des voix se sont élevées au sein du groupe japonais pour demander le départ de proches de Carlos Ghosn du côté de Renault également. 

Arrivé chez Renault en 2012, Thierry Bolloré avait été nommé en février 2018 directeur général adjoint du groupe. Ceci avait été considéré comme un adoubement au moment où l'État français, actionnaire influent du constructeur, souhaitait voir Carlos Ghosn préparer sa succession.

Or, en juin dernier, BFM Business révélait que l'Etat avait justement mis la pression sur Renault pour un départ de Thierry Bolloré afin d'aplanir les tensions avec Nissan. Hiroto Saikawa étant désormais hors course, le DG de Renault est le dernier rescapé de l'ère Ghosn alors que l'Alliance veut faire table rase du passé, surtout après le fiasco du rapprochement avec Fiat-Chrysler.

Un fiasco qui aurait d'ailleurs tendu les relations entre Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré. De quoi convaincre le Conseil d'administration et son président de s'en séparer... L'intéressé peut encore tenter d'inverser la tendance et rappeler sa bonne gestion de l'entreprise depuis le départ de Carlos Ghosn.

OC avec AFP