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Renault: l'Etat français prêt à réduire sa part

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- - LOIC VENANCE / AFP

L'Etat français est prêt à réduire sa part dans Renault afin de consolider l'alliance entre le groupe au losange et le japonais Nissan. C'est ce qu'indique ce samedi le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, dans un entretien en marge du G20.

La priorité est de « consolider l'alliance » Renault-Nissan avant de songer à un rapprochement avec un autre constructeur, a affirmé ce samedi matin le ministre français de l'Economie. Une déclaration qui intervient quelques jours seulement après l'échec des négociations entre le groupe au losange et son concurrent Fiat Chrysler.

Dans cette optique, l'Etat est prêt à réduire sa part de 15% au capital de Renault, assure Bruno le Maire. « Cela ne pose pas de difficultés sous réserve qu'au bout du compte on ait une alliance plus solide entre les deux grands constructeurs automobiles que sont Renault et Nissan ». Le ministre s'exprimait en marge des réunions des ministres des Finances et banquiers centraux du G20 à Fukuoka, au Japon.

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Après le retrait par Fiat Chrysler Automobiles de son projet de fusion de 30 milliards d'euros avec le constructeur français, le ministre de l'Economie avait assuré ce jeudi que l'Etat français restait ouvert à des opérations de rapprochement pour Renault mais menées sans précipitation et garantissant les intérêts industriels du constructeur automobile comme de la France.

Pour justifier le retrait de son offre, Fiat Chrysler Automobiles avait mis en avant des « exigences » du ministère et « les conditions politiques » en France. Le gouvernement français assurait pour sa part que les discussions n'avaient pu aboutir faute de garanties sur la préservation de l'alliance avec Nissan, partenaire de Renault depuis 20 ans.

Bruno Le Maire a souhaité ce samedi clarifier la situation: « Remettons les choses dans le bon ordre. Dans le bon ordre, ça veut dire d'abord la consolidation de l'alliance, et ensuite la consolidation (avec d'autres partenaires), et pas l'un avant l'autre, parce que sinon vous risquez que tout s'effondre comme un château de cartes ».

« Nous n'agirons pas dans la précipitation »

Le ministre ne semble donc pas exclure la possibilité d'une reprise à terme des négociations avec FCA. « Nous sommes ouverts à toutes les possibilités de consolidation sous réserve que l'ensemble des partenaires soient d'accord », a-t-il assuré. Mais « sur des sujets qui engagent des centaines de milliers d'emplois, il faut prendre son temps, nous n'agirons pas dans la précipitation », a poursuivi le ministre.

Concernant une éventuelle fusion entre Renault et Nissan, Bruno Le Maire estime que ce n'est pas le bon moment. Il faut plutôt plancher, selon lui, sur la gouvernance et les participations croisées. L'Etat possède actuellement 15% du capital de Renault, qui détient 43,4% de Nissan. Le groupe japonais possède lui 15% de Renault, mais sans droit de vote. Une relation jugée depuis longtemps déséquilibrée par Nissan.

Les relations entre les deux partenaires se sont fortement détériorées ces derniers mois, notamment depuis l'affaire des malversations présumées de l'ancien patron Carlos Ghosn. Le fait que Renault n'ait pas prévenu son allié japonais des discussions avec FCA n'a rien arrangé.

Sandrine Serais avec AFP