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Renault-Nissan : Carlos Ghosn de nouveau aux arrêts

Carlos Ghosn a de nouveau été arrêté à son domicile, en vue de l'ouverture d'une 4ème procédure judiciaire à son encontre au Japon.

Carlos Ghosn a de nouveau été arrêté à son domicile, en vue de l'ouverture d'une 4ème procédure judiciaire à son encontre au Japon. - Kazuhiro NOGI / AFP

L'ex-patron de l'Alliance Renault-Nissan Mitsubishi a de nouveau été arrêté ce jeudi à Tokyo, pour faire face à une 4ème procédure de la justice japonaise à son encontre.

« Révoltante et arbitraire ». Ce sont les propres mots de Carlos Ghosn alors que la police japonaise venait l'arrêter à son domicile de Tokyo ce jeudi, appartement où il séjournait depuis sa remise en liberté sous caution depuis quasiment un mois. « Pourquoi venir m'arrêter alors que je n'entravais en rien la procédure en cours, sinon pour me briser ? » dit l'ex-patron de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi dans une déclaration officielle.

Carlos Ghosn le martèle à nouveau dans cette même déclaration : « Je suis innocent de toutes les accusations infondées portées contre moi et des faits qui me sont reprochés ». Son avocat japonais, Junichiro Hironaka, renchérit : « Nous ne comprenons pas pourquoi ils ont besoin de le placer en détention. C'est extrêmement injuste ».

« Nous allons faire appel de cette décision. Des documents indispensable à la préparation de la défense pour son procès ont été saisis. » ajoute-t-il.

Dossier omanais

Cette nouvelle procédure était malgré tout prévisible, comme le journal Yomiuri le laissait entendre hier : la justice japonaise s'intéresse de près à un nouveau volet précis de l'affaire Renault-Nissan, celui d'éventuels flux financiers douteux à destination du Sultanat d'Oman. Carlos Ghosn a d'ailleurs rencontré ses avocats ce mercredi en vue de l'élaboration d'une stratégie à ce sujet.

Renault, entre 2011 et 2016, a versé à un de ses partenaires locaux, Suhail Bahwan Automobiles (SBA), plusieurs millions d'euros de primes de performances et de frais marketing. Jusque là rien d'anormal, la société étant un distributeur connu, chargé d'écouler des voitures de l'alliance Renault-Nissan pour Oman et la zone du Moyen-Orient.

Soupçons similaires chez Nissan

Là où l'affaire devient suspecte, c'est que ces dépenses n'ont pas été imputées aux budgets régionaux de Renault, comme c'est la règle pour la plupart des entreprises. Ces frais semblent directement imputés à la présidence du groupe. Un problème de comptabilité interne pour lequel il n'y a pour le moment pas d'explication. Nissan de son côté, au cours de son enquête en interne, a découvert dans sa propre comptabilité des flux similaires vers le même destinataire, et le même problème comptable.

La justice japonaise n'a sans doute pas non plus apprécié l'initiative de Carlos Ghosn d'ouvrir dernièrement un compte Twitter personnel. Il y annonçait en anglais et en japonais la tenue d'une conférence de presse jeudi prochain, où il devait faire la lumière sur les charges le concernant. 

« Les conditions de son assignation à résidence de stipulaient pas une interdiction totale de l'usage d'internet » précise son avocat Junichiro Hironaka, qui annonce qu'il publiera prochainement une vidéo de son client, qu'il avait préparée en vue de sa conférence de presse.