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Renault renégocie son alliance avec Nissan pour s'unir avec Fiat

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- - Kazuhiro NOGI / AFP

Nissan et Renault renégocient actuellement leur alliance historique afin de rouvrir éventuellement la porte des négociations avec le constructeur italien Fiat.

Rééquilibrer les relations pour apaiser les tensions. Nissan et Renault négocieraient actuellement une remise à plat de leur alliance historique afin d'éventuellement rouvrir la porte à des négociations avec le constructeur italien Fiat. C’est ce qu’affirme vendredi le Wall Street Journal.

Selon le quotidien économique américain, qui s'appuie sur des sources proches du dossier et des e-mails échangés entre les deux entreprises, Nissan souhaiterait notamment que Renault réduise sa participation. Actuellement le groupe au losange détient 43% du groupe japonais. Nissan pour sa part ne possède que 15% de Renault et n'a pas de droits de vote.

Un déséquilibre à l’origine de tensions entre les deux groupes. Renégocier leur alliance pourrait ainsi permettre de lever la réticence de Nissan à un projet de fusion avec Fiat Chrysler. Les discussions sur un possible mariage avaient échoué début juin faute de soutien de la part du groupe japonais.

Si les négociations sur une évolution des participations croisées entre Renault et Nissan en sont encore à un stade préliminaire, elles pourraient aboutir à un accord dès septembre, affirme le Wall Street Journal en s'appuyant sur un courriel daté du 12 juillet.

Une négociation soumise à l'accord de l'Etat français

Toute évolution serait toutefois soumise au feu vert de l'Etat français, qui détient 15% du capital de Renault. Une approbation qui semble loin d'être évidente: le président Emmanuel Macron avait refusé fin juin d'envisager une modification du schéma capitalistique actuel.

Alors que le partenariat franco-japonais est fragilisé par l'éviction de son bâtisseur Carlos Ghosn, le patron de Nissan Hiroto Saikawa avait quelques jours plus tôt ouvert la porte à une remise à plat de cette alliance de 20 ans. Pour l’heure les deux groupes n’ont pas souhaité réagir à ces informations.

Le directeur général de Renault,Thierry Bolloré, assurait il y a quelques jours que le projet de fusion avec Fiat Chrysler avorté au printemps n'était plus d'actualité. « Nous ne parlons pas à FCA », avait-il affirmé.

De son côté, le patron de FCA, Mike Manley, estimait cette semaine que le mariage avec Renault aurait représenté « une grande opportunité » grâce aux « synergies très importantes » qu'il aurait générées. Si il assure que Fiat peut survivre seul, il souligne toutefois que son groupe reste ouvert aux opportunités.

Sandrine Serais