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Transports

Renault revoit de nouveau ses objectifs à la baisse

Le constructeur au losange a surpris en publiant un nouveau "profit warning" sur ses résultats annuels. L'action plonge à la Bourse de Paris.

Rattrapé par la crise mondiale du secteur automobile, le constructeur français Renault a annoncé jeudi soir qu'il revoyait à la baisse ses objectifs financiers, moins d'une semaine après le limogeage de son directeur général Thierry Bolloré.

Alors que Renault devait publier ses chiffres de ventes du troisième trimestre le 25 octobre, il a créé la surprise jeudi soir en lançant un nouvel avertissement sur ses résultats annuels et les objectifs de son plan stratégique à moyen terme, invoquant "une conjoncture moins favorable qu'anticipé".

Le chiffre d'affaires 2019, qui sera dévoilé au début de l'année prochaine, "devrait être en baisse de 3% à 4%", contre une prévision précédente d'un chiffre "proche de l'an dernier", a annoncé le groupe dans un communiqué.

Renault plonge en Bourse

"Par ailleurs, la nouvelle équipe de direction réévalue les objectifs du plan à moyen terme +Drive the Future+", sans plus de précisions. Ce plan prévoyait jusque-là un chiffre d'affaires supérieur à 70 milliards d'euros et une marge opérationnelle supérieure à 7% à l'horizon 2022.

Des annonces qui ont été sèchement sanctionnées par les marchés. L'action Renault s'effondrait de plus de 12% vers 11h, à un niveau plus observé depuis avril 2013.

Le groupe au losange a dévoilé un chiffre d'affaires en baisse de 1,6% au troisième trimestre (-1,4% à périmètre et taux de change constants), à 11,3 milliards d'euros.

Une gouvernance fragilisée

Renault avait annoncé vendredi dernier le limogeage de son directeur général Thierry Bolloré à l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire. Le président du groupe Jean-Dominique Senard avait évoqué la nécessité de donner "un nouveau souffle" au constructeur automobile et à son alliance avec le japonais Nissan. Mais des sources au sein de l'entreprise avaient avancé des problèmes de "management" et de "performance". M. Bolloré dirigeait Renault depuis environ un an et demi.

La directrice financière Clotilde Delbos, qui a pris sa succession par intérim, a reconnu des difficultés pour mettre en oeuvre un plan de réduction de coûts annoncé fin juillet au moment de la publication des résultats du premier semestre. Le groupe avait alors déjà revu à la baisse sa prévision de ventes, mais confirmé ses objectifs financiers malgré l'effondrement de 95% de son bénéfice net.

Réduire les dépenses de recherche et développement s'avère "plus difficile que prévu", a-t-elle admis. "La révision des prévisions est liée au marché" automobile, "principalement aux difficultés hors d'Europe, "comme en Turquie et en Argentine", a cependant expliqué Mme Delbos lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

OC avec AFP