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Les contreparties demandées par Renault pour réduire sa participation dans Nissan

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La marque au losange serait prête à diluer sa participation dans Nissan en échange de certaines compensations. Avec en ligne de mire, à terme, de reprendre les négociations avec Fiat Chrysler.

La tension semble être retombée entre Renault et Nissan. Et les Etats français et japonais sont à la manœuvre. Ainsi, dans un communiqué commun publié lundi, le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire et son homologue japonais Hiroshige Seko ont réaffirmé leur soutien à l'alliance et encouragé "les deux entreprises à renforcer la compétitivité de l'alliance. Ils ont également réaffirmé leur objectif commun de renforcer cette coopération profitable aux deux entreprises". Derrière cette déclaration franco-japonaise, il y a bien la reprise d'un dialogue, la relance des négociations sur un rééquilibrage de l'alliance Renault - Nissan.

Nissan, et ce n'est pas nouveau, veut que Renault réduise sa participation de 43% à son capital. Renault y est ouvert mais pas à n'importe quel prix. Renault entend ainsi obtenir des compensations, notamment sur le marché asiatique en exigeant que Nissan utilise par exemple ses batteries pour ses véhicules électriques.

Ce ne sont pas les seules contreparties visées par Renault. Son patron Jean-Dominique Sénard veut clairement remettre sur la table le rapprochement avec Fiat Chrysler et reprendre à terme les négociations.

D’ailleurs, le patron de Fiat Chrysler Mike Manley avait manifesté début août son "intérêt" pour qu'une telle fusion soit remise à l'ordre du jour "si les circonstances devaient évoluer".

Priorité au projet industriel

"Il n'y a pas à ma connaissance de nouvelles négociations entre Fiat et Renault. En tout état de cause, pour l'Etat actionnaire de Renault, la priorité c'est l'alliance (avec Nissan), c'est le projet industriel de l'alliance", a néanmoins indiqué le commissaire aux participations de l'Etat français Martin Vial.

"Les deux directions d'entreprise travaillent sur le renforcement des projets industriels. Pour nous c'est la priorité des priorités", a martelé Martin Vial. "Il faut mutualiser au maximum les investissements massifs dans la voiture autonome, la propulsion électrique, la connectivité". "Tant que cette priorité n'est pas mise en oeuvre de façon effective, il n'y a aucune raison d'examiner d'autres opérations".

Une fusion entre Renault et Fiat Chrysler aurait créé un nouveau géant du secteur automobile, fort d'une production annuelle de 8,7 millions de véhicules et pesant plus de 30 milliards d'euros en Bourse.

OC avec AFP