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Reprise d'Aigle Azur: "Il y a un actionnaire qui est prêt à assumer ses responsabilités", assure Philippe Bohn

Suite à la démission ce mercredi en direct sur BFM Business du patron d'Aigle Azur, la compagnie aérienne est désormais dans l'attente d'un repreneur. Et pour Philippe Bohn, son nouveau directeur général, l'un des putschistes récemment écartés figure en bonne place.

Déclarée en cessation de paiement et placée en redressement judiciaire le 2 septembre dernier, la compagnie, qui compte 1 150 employés, doit désormais se tourner vers l'avenir… En commençant par désigner un nouveau repreneur.

Si les candidats potentiels ont jusqu’au 9 septembre à midi pour déposer leur offre de reprise, soit plus tôt que ne l’anticipaient les membres du comité d’entreprise, il en est un qui, de l'avis de Philippe Bohn, fraîchement promu au poste de directeur général d'Aigle Azur et invité ce mercredi 4 septembre au soir sur le plateau d'Inside, pourrait parfaitement convenir. Et ce, bien que la tâche s'annonce délicate.

"La situation elle est, en effet, extrêmement complexe et un peu confuse. Il faut bien le dire", tient à rappeler Philippe Bohn. Et de poursuivre: "Moi je ne suis pas actionnaire, on m'a demandé de venir remplir une mission en tant que CEO, en tant que Directeur Général pour essayer de sauver l'entreprise. J'ouvre la parenthèse à laquelle je crois parce que je crois en ses personnels, parce que je crois qu'il y a vraiment un avenir possible pour une belle marque comme celle-là".

Mais le nouveau directeur général d'Aigle Azur le sait… Au-delà de l'imbroglio juridique qui pèse lourdement sur la compagnie, celle-ci affiche surtout aujourd'hui des pertes colossales estimées à 50 millions d'euros, selon Gérard Houa, l’actionnaire d’Aigle Azur qui s’était autoproclamé président à la suite d'un putsch opéré à la fin du mois d'août. Qu'à cela ne tienne, Philippe Bohn croit en l'avenir de la compagnie. Ce, bien qu'il ait constaté un certain nombre d'irrégularités.

"Il y a trois choses, sur les parts de monsieur Yvelin, je n'ai pas de commentaire personnel. Je n'ai pas de jugement parce que ce n'est pas mon style. C'est un peu surprenant de voir qu'il est revenu en force pour accélérer la liquidation, le démantèlement, l'ARJ et il s'en va et quitte le navire le même jour (…)", relève-t-il. "Mais ça, ces décisions lui appartiennent et une fois de plus je ne vais pas en juger. Sur le deuxième point et pourquoi je crois à l'entreprise. Je crois à l'entreprise parce que très schématiquement Aigle Azur a des forces et des faiblesses bien sûr. L'une des forces c'est qu'elle a – comme vous le savez – une longue tradition de route sur l'Algérie. (…) Et c'est ce qui a fait sa solidité, là où elle gagnait de l'argent. C'est là où elle avait ses marges. J'ajoute qu'Aigle Azur a toujours été, grâce à ses personnels, toujours optimum dans ses opérations. C'est une compagnie – comme on dit dans notre jargon – qui vole bien".

Quel rôle pour Gérard Houa ?

Dénonçant des "errements stratégiques " commis ces deux dernières années, Gérard Houa avait, de son côté, récemment affirmé avoir réuni 15 millions d’euros pour sauver la compagnie. Et maintenant que Frantz Yvelin a quitté le navire, la question de savoir si Gérard Houa pourrait être le repreneur idéal revient sur la table. "Le mot reprendre ne s'applique pas, monsieur Houa est déjà actionnaire d'Aigle Azur", rectifie Philippe Bohn. 'Il propose en tant qu'actionnaire de remettre de l'argent (…) Une fois de plus il y a une procédure en cours (…) Avant de demander des offres comme vous le savez dans ce genre de procédure, on demande aux actionnaires et il se trouve que c'est bien, il y a un actionnaire qui est un actionnaire français, qui est prêt à assumer ses responsabilités, à aller plus loin", détaille le directeur général d'Aigle Azur.

J.C-H