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Reprise des négociations chez Renault et PSA dans un climat tendu

Manifestation des salariés de Renault à l'usine de Flins. Les négociations chez le groupe au losange et PSA Peugeot Citroën ont repris mardi dans un climat tendu. /Photo prise le 29 janvier 2013/REUTERS/Christian Hartmann

Manifestation des salariés de Renault à l'usine de Flins. Les négociations chez le groupe au losange et PSA Peugeot Citroën ont repris mardi dans un climat tendu. /Photo prise le 29 janvier 2013/REUTERS/Christian Hartmann - -

par Gilles Guillaume et Laurence Frost PARIS (Reuters) - Les négociations chez Renault et PSA Peugeot Citroën ont repris mardi dans un climat tendu...

par Gilles Guillaume et Laurence Frost

PARIS (Reuters) - Les négociations chez Renault et PSA Peugeot Citroën ont repris mardi dans un climat tendu marqué par des débrayages dans plusieurs usines, une manifestation à Paris et une décision judiciaire risquant de retarder le plan social de PSA.

Confrontés à un marché européen en berne, les deux constructeurs automobiles français ont engagé avec les syndicats des négociations, sur un plan de compétitivité des usines françaises côté Renault, et sur un plan social prévoyant 8.000 suppressions d'emplois chez PSA.

Les négociateurs sont réunis depuis le début de matinée, respectivement au siège de Renault à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) et au siège de PSA, avenue de la Grande-Armée à Paris. Chez le groupe au losange, après plusieurs séances consacrées aux propositions du groupe pour rapprocher la compétitivité des usines françaises de celle des sites espagnols, direction et syndicats sont entrés dans le vif des discussions.

"A l'heure ou je vous parle, les conditions sont inacceptables", a déclaré mardi matin Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, sur la radio BFM Business. "C'est aux équipes CFDT de Renault de décider, mais il y a des contreparties à demander aux efforts demandés par les salariés, des engagements forts sur le maintien de l'activité au-delà de 2016, et des efforts en terme de stratégie."

En échange du maintien de tous ses sites en France et de l'apport de productions nouvelles pour le compte de partenaires comme Nissan, le groupe au losange veut élargir le dispositif de mobilité entre les sites, allonger le temps de travail de 6,5% dans les usines, geler les salaires en 2013 et réduire de 8.200 personnes l'effectifs en quatre ans via les départs naturels.

UN NOUVEAU VOLET JUDICIAIRE

Pour peser dans les négociations, la CGT a appelé à des débrayages sur le site de Flins (Yvelines), qui produit actuellement une partie des nouvelles Clio et la Zoé électrique, dont la production a pris du retard. A la mi-journée, 500 manifestants étaient rassemblés sur place.

A Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), où l'usine PSA est vouée à la fermeture en 2014 dans le cadre de la réduction des capacités du groupe sochalien, la production se poursuit au compte-gouttes, comme la veille après dix jours d'arrêt du site.

En milieu de matinée, des salariés d'Aulnay avaient pris la direction de Paris pour manifester devant le siège de PSA. Ils devaient ensuite se joindre au rassemblement de salariés d'autres entreprises en difficultés programmé à 14h00 devant le ministère du Travail.

A l'issue des négociations, Renault espère parvenir à un accord de compétitivité début février et PSA compte conclure les discussions sur son plan social, notamment les conditions d'indemnisation des départs sur d'autres sites ou à l'extérieur de l'entreprise, en février ou mars.

Le calendrier de PSA pourrait toutefois être contrarié par une décision de justice ordonnant la suspension du plan de restructuration au motif que le groupe aurait dû consulter les salariés de deux sites de l'équipementier Faurecia, dont PSA détient encore 57,4%.

"C'est une restructuration qui a un impact sur les sociétés Faurecia, et notamment Faurecia Intérieur Industrie, et par conséquent les institutions représentatives du personnel doivent être informées et consultées sur la restructuration en cours", a expliqué au téléphone Fiodor Rilov, avocat de la CGT. "Et tant qu'elles ne le seront pas, cette restructuration doit demeurer suspendue."

PSA a précisé que la restructuration n'était pas annulée et que malgré l'arrêt de la Cour d'appel de Paris, les négociations sur son plan continuaient. Deux nouvelles séances sont ainsi programmées les 5 et 12 février prochain.

Pour éviter que la décision de justice ne retarde l'application du plan, qui prévoit 3.600 départs volontaires dans les structures du groupe, 1.400 suppressions de postes à Rennes (Ille-et-Vilaine) et 3.000 suppressions à Aulnay, PSA et Faurecia ont chacun souligné que le processus d'information et de consultation des salariés de la branche systèmes intérieurs de l'équipementier allait être engagé "sans délai".

Les deux usines de planches de bord et de garnissages de portes de Faurecia sont particulièrement exposées au niveau de commandes de PSA: le site d'Auchel (Pas-de-Calais) est déjà fragilisé par l'expiration fin 2012 d'un contrat avec Volvo tandis que l'usine de Méru (Oise) est très dépendante des volumes d'Aulnay.

Le titre PSA, qui gagnait 1% avant l'annonce de l'arrêt de la Cour d'appel, perdait 1,05% vers 13h00. L'action Renault gagnait quant à elle 2,11% à la même heure.

Dans ce contexte tendu, la bonne nouvelle du jour est venue de la marque Peugeot, dont la petite 208 a été en décembre la voiture la plus vendue de sa catégorie en Europe, dépassant même la Polo du géant Volkswagen. Sur l'ensemble de 2012, Ford Fiesta et Polo conservent toutefois la tête du classement.

Edité par Jean-Michel Bélot