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Retour au travail: priorité aux artisans et commerçants, demande l'U2P

Sur BFM Business ce vendredi, Alain Griset, le président de l'Union des entreprises de proximité (U2P), conçoit que le redémarrage économique puisse être progressif, mais rappelle que certains professionnels ne peuvent pas recourir au télétravail.

Au lendemain d'une réunion organisée en visioconférence entre les représentants syndicaux, patronaux et l'exécutif, le président de l'U2P - qui représente 2,8 millions de TPE-PME du secteur marchand (artisans, commerçants, hôteliers-restaurateurs et professions libérales…) rappelle la nécessité pour ces entreprises du pouvoir reprendre du service (même partiellement) où qu'elles se trouvent en France. Et ce, dès le 11 mai.

"Pour nous l'important c'est de pouvoir recommencer une activité –dont on sait qu'elle ne sera pas totale à partir du 11 mai– mais en tous cas recommencer partout, quel que soit le territoire", estime Alain Griset invité de Good Morning Business ce vendredi 1er mai.

Il est "tout à fait indispensable", poursuit-il, "de pouvoir accompagner nos entreprises -en particulier celles qui ont été totalement fermées depuis le mois de mars et qui aujourd'hui ont besoin d'être soutenues- pour pouvoir reprendre et ensuite espérer avoir une activité que leur permet de vivre correctement", poursuit le président de l'U2P.

L'impossible équation du télétravail 

Mais alors que se dessine l'idée selon laquelle seuls 10% des personnes qui télétravaillent pourraient, dans des régions comme l'Île-de-France, être autorisées à retourner physiquement sur leur lieu de travail à partir du 11 mai, Alain Griset rappelle que, pour les professions que l'organisation patronale, cette option n'en est tout simplement pas une.

"Dans les métiers que l'U2P représente, le télétravail ne peut pas être la priorité absolue. Pas pour des raisons idéologiques, mais parce que ce n'est pas possible dans le bâtiment et dans d'autres activités. (…) Néanmoins, on voit bien que ces décisions –que l'on comprend au regard des difficultés par rapport aux transports – vont de toute façon confirmer le fait que l'activité ne va pas reprendre en totalité".

Pour Alain Griset, le fait que les artisans, les commerçants, les hôteliers-restaurateurs et les professions libérales puissent retourner au travail dès le 11 mai constitue, dans tous les cas, "une absolue nécessité".

"Pour nos entreprises d'abord (…) pour l'économie ensuite", estime-t-il. "On voit bien que ceux qui ont besoin de se déplacer ne peuvent pas le faire, on va dans une situation économique qui va être dramatique. A un moment donné, il faut bien – au-delà des soutiens qui sont indispensables – refaire partir (même si c'est lentement) la machine économique", conclut-il.

Julie Cohen-Heurton