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Retour vers le futur: 7 anecdotes étonnantes sur les marques du film

Hoverboard de Mattel, Pepsi Perfect et Nike Mag, trois produits stars de Retour vers le futur 2.

Hoverboard de Mattel, Pepsi Perfect et Nike Mag, trois produits stars de Retour vers le futur 2. - Pepsi (Montage BFM Business)

Pepsi, DeLorean, Pierre Cardin, Nike, Mattel... La saga Retour vers le futur est truffée de noms de marques. Pourquoi? Comment ont-elles été utilisées? Et comment tirent-elles aujourd'hui profit de la "mythologie"? Retour sur 7 anecdotes peu connues sur le film et les marques.

Le futur c’est maintenant. Ou presque. Mercredi prochain, le présent aura rattrapé le futur du film Retour vers le Futur 2. C’est en effet le 21 octobre 2015 que Marty McFly et Doc Brown débarquent au volant de leur DeLorean à voyager dans le temps. Et le présent ressemble pas mal à ce futur imaginé en 1989 par le réalisateur Robert Zemeckis. D'autant que de nombreuses marques ont décidé de surfer sur l'événement. Pepsi s’apprête à sortir son Pepsi Perfect, Mattel a lancé en 2012 son hoverboard (non volant certes mais celui qu'a présenté Lexus en août dernier l’est en revanche). Evidemment, il s’agit d’hommages et de clins d’œil de ces différentes marques aux films cultes des années 1980.

Un placement de produits de manière industrielle

Il est vrai que les marques sont omniprésentes dans la saga. En plus de celles précédemment citées on trouve évidemment DeLorean (la voiture), Pizza Hut, Black & Decker (l’hydratateur de nourriture), les stations-service Texaco, les supérettes 7-Eleven ou encore l’opérateur AT&T. Retour Vers le futur est sans doute le film qui aura le plus mis en avant les produits et les marques dans l’histoire du cinéma. Deux raisons à cela: la première est liée au scénario, la seconde est plus prosaïque.

1. Dans le film, les marques évoluent avec les époques et traduisent ainsi le passage du temps. Le Pepsi n’est pas le même en 1955, 1985 et 2015. Cette omniprésence des marques crédibilise ainsi les différentes époques.

2. La présence de nombreuses marques est une histoire de gros sous. C’est ce qu’explique Robert Zemeckis dans les commentaires sur les DVD de la saga. Le producteur Universal Studio venait d’ouvrir un département chargé du placement de produits quand le film entra en pré-production. Et le responsable du département, très inspiré par le scénario du film, est parvenu à signer avec quantité de marques afin de rentabiliser le projet. Evidemment, le placement de produits existait déjà au cinéma (on en trouve déjà dans des films du début du siècle dernier avec Buster Keaton) mais il devint industriel dans Retour vers le futur.

Au grand dam d’ailleurs du scénariste et du réalisateur qui en ont subi les contraintes. Car si les marques acceptent de payer, elles veulent avoir un droit de regard sur la façon dont leur produit apparaîtra. Et pour certaines, ça ne se passera pas bien du tout (voir ci-dessous). "C’est comme si vous aviez un producteur en plus", explique Robert Zemeckis dans le DVD du film. Le scénariste Bob Gale va même plus loin: "Ce film m’a donné une leçon: je ne referai plus jamais de placement produit de ma vie, jamais… Je ne prendrai jamais plus l’argent des marques car vous perdez le contrôle créatif de votre projet." Retour en 7 anecdotes sur les marques présentes dans Retour vers le futur.

1.Pourquoi Pepsi et pas Coca?

Marty Mcfly dans Retour vers le Futur est accro au Pepsi. On trouve une bouteille à côté de son lit en 1985, il en prend un au distributeur à la station-service Texaco en 1955 et commande un Pepsi Perfect au Cafe 80's en 2015. Pourtant c’est bien Coca le leader des colas dans les années 80. D’ailleurs au début, la production avait approché la marque d’Atlanta pour le placement de produits. Mais finalement, c'est Pepsi qui rafla la mise. Et la raison est simple: l’évolution du logo. En effet, celui de Coca-Cola était le même en 1955 comme en 1985 à la différence de celui de Pepsi qui avait évolué. "De plus, une bouteille de Coca dans les années 50 était similaire à une bouteille des années 80", explique Zemeckis. Or pour matérialiser le changement d’époque, la production choisit donc Pepsi plutôt que Coca. Ce fut d’ailleurs la même chose pour les stations-service Texaco préférées à celles de Shell dont le logo n’avait pas évolué.

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- © Pepsi

2.La DeLorean, une voiture mythique, un flop historique

Qui a déjà aperçu au coin d’une rue, ou d’une route, une DeLorean? Pas grand monde. Et pourtant, cette marque est célèbre dans le monde entier, grâce à Robert Zemeckis qui l’a choisie pour son design qui semble hors du temps.

Construite dans les années 70, la DeLorean n’arbore pas de couleurs psychédéliques, ni ces rondeurs que les Américains adorent. Elle est en acier nu, équipée de portières papillon et ses formes sont anguleuses.

Cette marque culte a fait une brève apparition dans l’industrie automobile. Lancée en 1976 par John Zachary DeLorean, vice-président de GM entre 1972 à 1973, elle n’aura vécu que sept ans. Malgré sa qualité et ses performances, ses modèles n’ont jamais connu le succès. Seulement 9.000 unités sont sorties des chaînes. À l’époque, il fallait débourser 25.000 dollars pour s’en offrir une. Aujourd’hui, et grâce au film, un modèle en bon état peut monter jusqu’à 150.000 dollars.

3.Mattel et les fabricants de jouets privés d'hoverboard

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- © Mattel

Après la DeLorean, c'est sans doute l'objet qui suscite le plus de fantasmes dans la saga: le fameux hoverboard (skateboard volant) de Mattel. Un jouet que certains spectateurs trouvèrent si crédible qu'ils appelèrent Mattel pour savoir où il pouvaient le trouver. D'autant que Zemeckis fit courir la rumeur en interview que ce skateboard volant existait vraiment. Ce qui était faux: il s'agissait en fait dans le film d'une simple planche en bois repeinte accrochée aux pieds de Michael J. Fox. Lui-même étant suspendu par des câbles. Mais devant le succès de l'objet, Mattel et d'autres marques de jouets voulurent à l'époque en produire des répliques (non-volantes évidemment). Ce qu'ils n'ont pas pu faire. Des associations de parents, craignant que leurs enfants se jettent dans le vide avec ce faux skate volant, firent pression sur les marques pour empêcher la commercialisation. Ce que Mattel finit néanmoins par faire en 2012 (tout de même vendu 300 dollars aux Etats-Unis!). Aucun accident n'est pour l'instant à signaler. 

4.Calvin Klein, Pierre Cardin ou Levi Strauss?

Lorsque Marty retourne dans les années 1950, Lorraine, sa mère, se fie au nom marqué sur ses sous-vêtements, et l'appelle alors Calvin Klein. Enfin tout du moins dans la version originale! Car dans la version française Marty prend le nom de …Pierre Cardin! La raison est simple: dans les années 80 les produits Calvin Klein étaient méconnus dans l'Hexagone. De la même façon dans les versions italienne et espagnole, le héros de Retour vers le Futur s'appelle… Levi Strauss.

5.Les raisins californiens de la colère

Une marque de raisins, "California Raisins" avait conclu un accord avec les producteurs du film pour faire apparaître leur marque. Un chargé de marketing avait convaincu le conseil d'administration de "California Raisins" en lui assurant que les retombées seraient comparables à celles qu'avait connu Reese's pieces, la marque de beurre de cacahuètes rendue célèbre grâce à son omniprésence dans le film E.T, sorti trois ans auparavant. Le deal est conclu autour de 50.000 dollars. Mais voilà, il y a un hic: il était originellement prévu de placer une coupe de raisins sur une table, lors du bal qui clôt le premier Retour vers le Futur. Sauf que Bob Gale, le producteur avait prévenu que cette idée, en termes d'images, serait catastrophique. La marque California Raisins apparaît bel et bien. Mais sur un banc sur lequel dort Red, un clochard que Marty croise à plusieurs reprises! Livides, les dirigeants de California Raisins se plaignent auprès de la production et récupèrent leur chèque de 50.000 dollars.

6.Les Nike de Marty ont une capacité secrète

Des baskets à laçage automatique qui s'éclairent une fois que vous les portez. Voilà les Nike Mag, ces chaussures de sport spécialement créées pour le film par la marque à la demande du producteur Frank Marshall. C'est l'actuel vice-président du design de la marque, Tinker Hatfield, qui sera chargé de concevoir ces Nike du futur. L'homme dessine plusieurs modèles et imagine des fonctionnalités futuristes comme le laçage automatique, la lumière du logo et... la capacité de s'accrocher au plafond. Les Nike Mag ont en effet une semelle magnétique (d'où le nom Mag) qui pourrait permettre à Marty d'échapper à ses ennemis en restant collé au plafond. Une capacité secrète puisqu'aucune scène n'exploitera cette fonctionnalité. A noter qu'en 2011, Nike a fabriqué 1.500 exemplaires d'une réplique des Nike Mag (sans le laçage ni la semelle magnétique) vendues aux enchères pour financer la fondation de lutte contre la maladie de Parkinson dont est atteint Michael J. Fox.

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- © Nike

7.Quand le film se moque d'Universal, sa propre maison de production

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- © Universal Studios

Dans le futur, Marty passe devant un cinéma quand un hologramme de requin se jette sur lui. Car dans le futur, les films sont holographiques. Et le film en question c'est Jaws 19, soit Les Dents de la Mer 19. Zemeckis se moque ainsi d'Universal qui a multiplié les suites (4 en tout) à but mercantile du film de terreur réalisé par Steven Spielberg. Sauf qu'Universal, c'est aussi la maison de production de Retour vers le futur. Mais ça fait rire Frank Marshall et Steven Spielberg, les producteurs des deux films, qui acceptent l'autodérision. D'autant qu'à l'époque, ils savent que le dernier épisode des Dents de la Mer, le 4, sorti un an plus tôt, a fait un flop monumental et qu'il n'y en aura plus. Ultime clin d'oeil, Universal vient de dévoiler une fausse bande-annonce pour Jaws 19 plutôt drôle.

Frédéric Bianchi, Julien Marion et Pascal Samama