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Transports

Rien ne va plus pour Mitsubishi

"L'action du constructeur a chuté de plus de 20% après avoir déjà plongé de 15% la veille. Mitsubishi a reconnu avoir triché sur les performances énergétiques de ses voitures, dont celles qu'il fabrique pour Nissan."

C'est un scénario à la Volkswagen auquel doit faire face Mitsubishi. Au lendemain de l'aveu de manipulations de données sur 625.000 mini-automobiles produites par le constructeur japonais, le ministère nippon des Transports a perquisitionné des locaux du groupe.

Et sur les marchés, la sanction est brutale. Les investisseurs craignent qu'un nombre plus important de modèles soient concernés par le maquillage des performances énergétiques. À la Bourse de Tokyo, le titre a chuté de 20,46%. Au cours de la journée, l'action Mitsubishi Motors a été suspendue, à cause d'un trop grand volume de requêtes. Il avait déjà lâché 15% la veille. "C'est une affaire extrêmement sérieuse", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yoshihide Suga, qui, lors de son point de presse matinal, a exigé du constructeur "des explications".

Des investigations plus poussées

De fait, mercredi après la fermeture du marché, le PDG de Mitsubishi Motors a avoué un embellissement intentionnel des performances énergétiques de plusieurs modèles de véhicules vendus au Japon, dont deux commercialisés par son compatriote Nissan dans le cadre d'un accord de partenariat entre les deux groupes. L'écart entre la consommation réelle et celle déclarée serait de l'ordre de 5 à 10% du fait d'une fraude sur les chiffres relatifs aux pneus. L'aveu a été fait après un constat de Nissan selon lequel les performances affichées et celles mesurées ne correspondaient pas.

Des investigations plus poussées vont être menées en interne, portant notamment sur d'autres voitures commercialisées hors de l'archipel. Mitsubishi Motors venait récemment de solder les dernières traces dans ses finances d'un scandale du début des années 2000: il avait alors sciemment contourné la loi sur les rappels et n'avait pas fait revenir au garage des véhicules dont il connaissait pourtant les défauts. Le groupe s'est relevé grâce à l'intervention des entreprises de la galaxie Mitsubishi qui lui ont apporté des fonds. Il avait alors publiquement promis de se doter d'une meilleure gouvernance et d'appliquer des contrôles plus stricts, ce dont doutent aujourd'hui les investisseurs.

D. L. avec AFP