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Royaume-Uni: Google s'excuse auprès de ses annonceurs

Google présente ses excuses aux annonceurs.

Google présente ses excuses aux annonceurs. - LEON NEAL / AFP

Plusieurs annonceurs ont reproché au géant de l'internet la diffusion de publicités accompagnant des contenus "controversés". Nombre d'entre eux ont déjà suspendu leurs annonces sur Google.

Le président de Google pour l'Europe a présenté lundi les excuses du géant de l'internet pour la diffusion de publicités accompagnant des contenus "controversés", notamment sur YouTube, une polémique qui poussait de grandes sociétés britanniques à suspendre leurs annonces. "Je voudrais présenter nos excuses à nos partenaires et annonceurs qui ont vu leurs publicités apparaître auprès de contenus controversés. Nous prenons très au sérieux nos responsabilités pour ces problèmes", a expliqué Matt Brittin, président de Google pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, dans un communiqué.

Google est au coeur d'une polémique au Royaume-Uni depuis la fin de la semaine dernière, après la publication d'un article du Times. Le journal a affirmé que des publicités de grandes entreprises et organisations avaient été publiées auprès de contenus douteux, notamment sur YouTube, plateforme qui appartient au géant américain. Parmi ces messages controversés figurent des propos défendant le viol, des termes antisémites et des prêches incitant à la haine, a précisé le Times.

Matt Brittin a réitéré lundi les promesses de Google. "Nous nous sommes engagés publiquement à faire mieux dans trois domaines: élever nos critères pour notre politique publicitaire, simplifier les contrôles et ajouter des filets de sécurité automatique et investir davantage pour agir plus vite" lorsqu'un contenu extrémiste controversé est signalé par des utilisateurs. La vente et l'achat d'espaces publicitaires sur Google ou sa filiale de vidéo YouTube ne sont en effet pas accomplis par des êtres humains mais par un système automatisé basé sur des algorithmes. Google assure filtrer les contenus sur lesquels sont placés les publicités mais la polémique en cours semble mettre le doigt sur des failles. 

Retraits en cascade

Un nombre croissant de grandes entreprises ont d'ores et déjà suspendu leurs publicités sur Google. L'enseigne de grands magasins Marks and Spencer a retiré ses annonces lundi, comme l'avaient fait les banques RBS et HSBC, les fast-foods McDonald's ou encore des médias comme BBC et The Guardian en fin de semaine dernière. "Afin de garantir la sûreté de notre marque, nous faisons une pause dans notre présence sur les plateformes de Google, le temps que cette question soit résolue", a expliqué Marks and Spencer.

Le groupe publicitaire français Havas avait annoncé dès vendredi qu'il suspendait les publicités placées pour ses clients sur Google et YouTube à destination du marché britannique. Il a précisé néanmoins qu'il travaillait avec Google pour résoudre ce problème, jugé temporaire, afin de pouvoir "recommencer à utiliser cette plateforme précieuse dans ce pays". Son concurrent français Publicis a expliqué pour sa part qu'il reconsidérait sa manière de travailler avec le géant américain au vu des failles mises à jour, un passage en revue aussi en cours chez le géant britannique des télécoms Vodafone.

Le 10, Downing Street a suspendu lui aussi ses publicités sur YouTube. Un porte-parole des autorités a dit "attendre de Google un plan et un calendrier pour améliorer la protection des publicités du gouvernement et garantir que cela ne se reproduise pas". Des responsables de Google devraient être reçus prochainement par des responsables du gouvernement.

Lors d'une intervention à une conférence sur la publicité tenue cette semaine à Londres, Matt Brittin de Google a souligné que la révision de ses programmes allait "s'accélérer" pour répondre aux inquiétudes suscitées par cette affaire. Mais il a tenu à préciser aussi que la politique de contrôle à l'oeuvre "fonctionnait bien dans la grande majorité des cas, avec des millions de dollars investis et des milliers de personnes qui travaillent pour s'assurer du fait que de mauvaises publicités ne sont pas publiées et que tout fonctionne bien".

P.L avec AFP