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Ryanair: les actionnaires valident les primes conditionnelles de Michael O'Leary

Ryanair

Ryanair - Pau Barrena - AFP

Le patron du groupe aérien, engagé dans un bras-de-fer avec son personnel, toucherait 100 millions d'euros sur cinq ans s'il double les bénéfices du groupe ou fait grimper l'action à 21 euros.

Michael O'Leary a remporté son premier pari… de justesse. Les actionnaires de Ryanair, par une faible majorité (50,5%), ont ainsi accepté un dispositif de primes qui permettrait au directeur général du groupe de toucher 100 millions d'euros sur cinq ans.

Concrètement, le plan en question prévoit que le principal intéressé pourrait, d'ici cinq ans, acheter 10 millions d'actions Ryanair, à condition que l'action dépasse 21 euros dans les cinq ans à venir et/ou que la rentabilité annuelle du groupe double à 2 milliards d'euros. "Je pense que la plupart des actionnaires se ficheraient de ce qu'on payera (au patron) pendant les cinq prochaines années s'il double le prix de l'action", a déclaré Michael O'Leary après le vote. Ce jeudi, à la clôture de la Bourse de Dublin, l'action de la compagnie aérienne s'établissait à 9,8 euros.

Nouvelle journée de grève

Le plan a néanmoins provoqué la colère de nombreux actionnaires. Il intervient alors que la compagnie doit composer à nouveau avec plusieurs mouvements sociaux en Europe. Au Royaume-Uni, les pilotes poursuivent leur grève depuis mercredi et pour plusieurs jours d'ici la fin du mois pour protester contre leurs conditions de travail et leurs salaires. Ce mouvement n'avait toutefois pas de conséquence sur les vols.

Une journée de grève est en outre prévue le 27 septembre par le personnel de cabine au Portugal, ainsi qu'en Espagne où les pilotes se joindront au mouvement, contre des fermetures de bases et des suppressions d'emploi. Des syndicats belges ont de surcroît appelé ce jour-là à "une journée d'actions européenne" au sein de la compagnie.

Bénéfice net en fort recul

Fin juillet, Ryanair a annoncé son intention de supprimer 900 emplois sur ses quelque 13.000 salariés. Le groupe entend fermer des bases cet hiver et à l'été 2020 à cause des reports de livraison du Boeing 737 MAX, dont la flotte est clouée au sol après deux accidents. Au même moment, le groupe affichait un bénéfice net en fort recul au premier trimestre de son exercice comptable 2019-2020 : -21% à 243 millions d'euros d'avril à juin. En cause, le prix du kérosène, la concurrence féroce sur le marché du low-cost, mais aussi la gestion compliquée des mouvements de grève que Michael O'Leary ne parvient pas à éteindre.

Thomas Leroy, avec l'AFP