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Ryanair ne veut plus d'Air Berlin et fustige un "coup monté" allemand

Air Berlin a lancé une procédure d'insolvabilité mi-août

Air Berlin a lancé une procédure d'insolvabilité mi-août - PATRIK STOLLARZ / AFP

La compagnie low cost irlandaise dénonce une procédure inéquitable qui favoriserait la reprise d'un "Air Berlin désendetté" par Lufthansa, avec l'appui du gouvernement allemand.

Ryanair renonce à lancer officiellement une offre sur Air Berlin, s'estimant victime d'un "coup monté" allemand destiné à favoriser Lufthansa. C'est en tout cas l'accusation lancée mercredi par le patron de la compagnie low cost iralndaise, Michael O'Leary. "À ce stade, nous restons à l'écart", a répondu le PDG lors d'une conférence de presse à Berlin, interrogé sur son intention de formuler une offre pour reprendre Air Berlin, qui a lancé mi-août une procédure de faillite et n'est maintenue à flot que par un prêt de 150 millions d'euros du gouvernement allemand.

"S'il s'agissait d'une procédure ouverte et équitable, menée par un tribunal", alors "nous lancerions immédiatement une offre pour la totalité d'Air Berlin", a expliqué Michael O'Leary. Mais il a tempêté contre le "coup monté" unissant, à ses yeux, le gouvernement allemand, Air Berlin et Lufthansa afin d'offrir au géant allemand de l'aviation "un Air Berlin désendetté", à grand renfort d'aides publiques et au mépris des règles de la concurrence.

Ryanair manque de créneaux horaires en Allemagne

Dès l'annonce de la procédure lancée par Air Berlin, Ryanair avait d'ailleurs déposé une requête devant la Commission européenne et l'Office allemand des cartels pour bloquer la reprise de la compagnie berlinoise par Lufthansa. "Si ce rachat illégal aboutit, nous pourrions avoir des difficultés à obtenir des créneaux horaires dans d'importants aéroports comme Berlin, Munich et Francfort, où Lufthansa contrôlera plus de 80% des créneaux", avait alors expliqué la compagnie irlandaise, sans clarifier ses propres intentions vis-à-vis d'Air Berlin.

Depuis, Ryanair était régulièrement cité parmi les prétendants à un rachat partiel d'Air Berlin, aux côtés de Lufthansa mais aussi du groupe de tourisme TUI, propriétaire de la compagnie TUIfly, de Condor (groupe Thomas Cook) et de l'entrepreneur bavarois Rudolf Wöhrl. "Pour des raisons de concurrence, une compagnie ne peut pas acheter seule Air Berlin", a souligné la semaine dernière la ministre allemande de l'Économie, Brigitte Zypries.

P.L avec AFP