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Safran-Zodiac: naissance d'un géant mondial de l'aéronautique

En acquérant Zodiac Aerospace, Safran devient un géant de l'industrie aéronautique qui pèse plus de 20 milliards d'euros. Il va pouvoir aller titiller les leaders, UTC et General Electric.

Le groupe aéronautique Safran a annoncé jeudi le lancement d'une offre publique amicale (OPA) visant le spécialiste des sièges d'avion Zodiac Aerospace qui donnera naissance à un nouveau géant de l'aéronautique de 21 milliards d'euros de chiffre d'affaires.

L'objectif est de créer "un leader mondial derrière (les américains) UTC et General Electric, mais très proche, et dans les équipements un chiffre d'affaires de 10 milliards qui va nous situer au deuxième rang mondial", s'est félicité Philippe Petitcolin, le directeur général de Safran, lors d'une conférence téléphonique.

92.000 salariés, dont 45.000 en France

"Nous sommes très heureux de cette opération qui est bonne pour l'ensemble des parties prenantes, bonne pour les actionnaires, l'entreprise, les salariés et les clients" de Zodiac Aerospace, a déclaré de son côté le président du directoire du groupe visé par l'OPA, Olivier Zarrouati.

Le nouveau groupe devrait employer environ 92.000 personnes (dont plus de 45.000 en France) et être présent dans plus de 60 pays. Ensemble, Safran et Zodiac Aerospace visent environ 2,7 milliards d'euros de résultat opérationnel courant ajusté. La finalisation de l'offre publique est attendue à la fin du quatrième trimestre 2017 et la réalisation de la fusion début 2018. Cette opération entre dans le cadre de la stratégie engagée par Safran, de recentrage sur ses cœurs de métiers: l'aéronautique et la défense.

Consolidation dans l'aéronautique

Safran avait déjà tenté de racheter Zodiac en 2010, mais avait essuyé une fin de non-recevoir des actionnaires de l'équipementier. Cette deuxième tentative est donc la bonne pour le groupe aéronautique, alors que Zodiac Aerospace était affaibli depuis fin 2014 par des difficultés de son activité d'aménagement de cabines. En fin d'année dernière, il s'était donné trois ans pour retrouver sa rentabilité "historique".

Cette nouvelle étape dans la consolidation de l'industrie aéronautique intervient quelques mois après le rachat par l'équipementier aéronautique américain Rockwell Collins de son concurrent B/E Aerospace, un concurrent de Zodiac Aerospace.

L'État reste actionnaire

Les deux groupes visent 200 millions d'euros de synergies de coûts annuels avant impôts, dont 50% seraient réalisées la première année et 90% la deuxième année. Cela leur permettrait d'atteindre en 3 ans l'objectif de rentabilité des capitaux investis que s'est fixé Safran.

Au niveau de la gouvernance, Ross McInnes conservera son poste de président du conseil d'administration, et Philippe Petitcolin celui de directeur général, tandis qu'Olivier Zarrouati prendrait celui de directeur général délégué. Les familles fondatrices de Zodiac Aerospace, la société FFP d'investissement de la famille Peugeot, le Fonds Stratégique de Participations et l'État Français, premier actionnaire Safran avec 14% du capital, entendent rester actionnaires de référence de Safran, avec environ 22% de son capital. Une fois l'opération finalisée, ils signeront un pacte d'actionnaires prévoyant une clause d'incessibilité de deux ans.

N.G. avec AFP