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Salmonelle: l'usine Lactalis avait déjà été contaminée en 2005

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- - Damien Meyer - AFP

Le groupe a rappelé ces derniers jours tous les laits infantiles sortis de son usine de Craon, arguant qu'elle était contaminée à la salmonelle. L'affaire en rappelle une autre, intervenue dans la même usine, en 2005.

L'usine de lait infantile de Craon en Mayenne, qui a dû jeudi rappeler toute sa production depuis le 15 février après la découverte de salmonelles, avait déjà été contaminée en 2005, selon un rapport des autorités sanitaires françaises.

Selon le bulletin épidémiologique de l'Institut de veille sanitaire du 5 septembre 2006, 146 cas de salmonelle "Agona", répartis sur l'ensemble du territoire national, avaient alors été identifiés en deux phases successives sur une période totale de cinq mois "entre le 4 janvier et le 3 juin 2005". "Aucun décès" n'avait été constaté, note le rapport.

Rachetée par Lactalis en 2006

L'ensemble des bébés concernés par la maladie avaient consommé des poudres de lait infantile "de la marque Picot" ou "de la marque Blédina (Blédilait)" sorties de la "même chaîne de fabrication", indique le bulletin. Selon les annexes de l'intégralité du rapport, le fabricant unique en question était la société "Celia, la Chaussée aux Moines, BP12 53400 Craon".

L'usine de fabrication qui appartenait alors à la société Celia a ensuite été rachetée en 2006 par le groupe Lactalis. Dans les deux cas, les autocontrôles réalisés par les entreprises avaient été "négatifs" pour la détection de salmonelles.

Le 4 mars 2005, Celia avait annoncé un retrait et à un rappel de toutes les poudres de lait infantile de la marque Picot vendues en pharmacie et parapharmacie. Et une information avait été faite en Italie, Finlande et dans des pays hors Union Européenne où les poudres de lait avaient été exportées.

Rien sur l'origine de la contamination

 Le 7 avril 2005, Blédina avait à son tour retiré et rappelé des lots de poudre produits par Celia et informé ses clients en Italie et dans des pays hors d'Europe. Le 5 mai 2005, deux lots supplémentaires de lait infantile de marques Blédilait et Gallia, conditionnés juste après les précédents, avaient été également rappelés.

Le rapport avait conclu à "la même épidémie" mais ne se prononçait pas sur l'origine de la contamination, qui pouvait être liée "soit à l'arrivée en début de chaîne de lait cru contaminé" et à des durées ou températures de chauffage insuffisantes, "soit à une contamination après pasteurisation du lait à partir de l'environnement de la chaîne de fabrication ou de conditionnement, ou à partir d'une matière première introduite après pasteurisation comme la lécithine par exemple". Il soulignait que les salmonelles "ont la capacité de survivre dans les poudres de lait et de se multiplier rapidement lors de la reconstitution".

N.G. avec AFP