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Salon du Bourget: Airbus vise "des commandes à trois chiffres"

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Dans un entretien accordé à BFM Business, Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus est revenu sur les défis auxquels son entreprise doit faire face: augmentation de la production, nouvelle motorisation pour l'A380...

Le coup d'envoi du Salon du Bourget a été donné ce lundi 15 juin, et les premières commandes s'accumulent. Airbus a notamment bien démarré, enregistrant près de 15 milliards de dollars pendant les premières heures du salon.

Faut-il attendre un millésime aussi bon que celui de 2013, lorsqu'Airbus et Boeing avaient totalisé pour près de 80 milliards de dollars de commandes? Fabrice Brégier, le PDG d'Airbus répond par la négative. "Ce sera un bon salon", explique-t-il à BFM Business mais "pas exceptionnel comme il y a deux ans", ajoute-t-il.

La raison: en 2013, l'avionneur lançait de nouveaux modèles ce qui créait "un appel très important de la part des compagnies aériennes". "Mais ce sera des commandes à trois chiffres", assure-t-il néanmoins.

Fabrice Brégier rappelle à ce titre l'objectif commercial d'Airbus: "avoir plus de commandes que de livraisons, c'est-à-dire plus de 630 commandes, après deux années où nous avons totalisé 3.000 commandes en deux ans". Le PDG d'Airbus estime d'ailleurs qu'après des années 2013 et 2014 fastes, "il est normal que le marché fasse une petite pause tout en poursuivant la tendance de croissance".

Augmenter les cadences

Mais les défis d'Airbus ne sont pas forcément d'ordre commercial, vu l'état du carnet de commandes -plus de 6.300 avions! "Lorsque votre carnet de commandes est plein, les clients attendent des livraisons".

En ce sens, Airbus veux monter la cadence de ses chaînes de production notamment sur l'A320, qui doit passer de 42 avions livrés à 50 par mois d'ici à 2017, soit "une progression de 20% en deux ans", rappelle Fabrice Brégier.

Peut-aller encore plus vite dans la cadence? "On a je pense le potentiel commercial et on est en train de l'étudier avec l'ensemble de nos partenaires et sous-traitants. Nous pensons que commercialement le marché demandera davantage. Pourquoi? Car nous avons lancé l'A320 neo qui permettra d'économiser 15 à 20% de consommation de carburant et il y a un rush des compagnies aériennes sur ce produit", détaille Fabrice Brégier.

Mais, toujours selon le patron d'Airbus, faire passer la cadence au-delà des 50 avions nécessitera "des investissements industriels supplémentaires". Il pense ainsi à une troisième chaîne d'assemblage, en plus de celles situées à Mobile (Etats-Unis) et en Chine. "Cette fois a priori il s'agirait plutôt de l'Europe, sur notre centre d'Hambourg".

De nouveaux clients pour l'A380 cette année

Fabrice Brégier a également évoqué le cas du "super jumbo" d'Airbus, l'A380. Interrogé sur la création d'une version neo (remotorisée) de l'avion le PDG s'est montré prudent parlant d'un début de réflexion. Et d'ajouter que "l'A380 est un fantastique avion mais qui nous a causé beaucoup de soucis financiers au démarrage: pour la première année en 2015 nous serons à l'équilibre", rappelle-t-il.

Cette version remotorisée "verra le jour car il est logique que cet avion moderne soit modernisé dans les années à venir", assure-t-il néanmoins. Quand exactement? "Difficile à dire. Cela dépendra du besoin du marché et de nos capacités à financer ses développement. Donc je ne pense pas avant la prochaine décennie".

Enfin Fabrice Brégier se veut optimiste quant à l'avenir commercial de l'avion. Bien que celui-ci n'a enregistré aucune commande depuis début 2015, il est "prêt à parier qu'Airbus aura de nouveaux clients cette année sur l'A380".

J.M.