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Sanofi:"l'industrie pharmaceutique n'échappe pas au problème de compétitivité"

Pour Christian Lajoux, Sanofi fait le pari de garder sa recherche en France mais a pour cela besoin de se réorganiser

Pour Christian Lajoux, Sanofi fait le pari de garder sa recherche en France mais a pour cela besoin de se réorganiser - -

Christian Lajoux, président de Sanofi France, explique, ce jeudi 15 novembre sur BFM Business, qu’aucun médicament innovant n’a été produit l’année dernière en France.

Christian Lajoux, président de Sanofi France et invité dans l’émission Le Grand Journal de BFM Business, le dit clairement : "L’industrie du médicament n’échappe au constat du rapport Gallois".

Il pointe une recommandation précise du rapport sur la compétitivité, rédigé par l’ancien dirigeant d’EADS et de la SNCF. "Le texte souligne la nécessité de monter en qualité dans la gamme des produits fabriqués".

Christian Lajoux donne ensuite un exemple cinglant : "L’an dernier 47 médicaments ont été approuvés par les commissions européennes"."Sur ces 47 médicaments aucun ne provenait d’un laboratoire français et aucun médicament ne sera fabriqué sur le territoire français".

Il explique que ces laboratoires "innovants" n’ont pas de base de production en France. Son entreprise,elle, fabrique bien ses médicaments en France mais "depuis plusieurs années, Sanofi n’a pas mis au point de médicament qui puisse être comparé aux innovations thérapeutiques" qu’il a auparavant cité.

''C’est pour cela que Sanofi ne supprime pas des postes par plaisir, mais pour faire le pari de maintenir sa recherche en France. Pour tenir ce pari, nous devons réorganiser notre recherche", poursuit-il, soulignant que la recherche française représente la moitié du total de Sanofi.

Il fait ainsi implicitement référence aux plans de restructuration de son entreprise, qui devrait se traduire par la suppression de 900 postes.

La nécessité de changer le modèle de la recherche de Sanofi

Ainsi, être compétitif pour Sanofi revient à "être en mesure de fournir des médicaments comparables à ceux produits par les grandes firmes internationales", affirme-t-il.

Il dit aussi être inquiété "par la révolution scientifique du médicament", ce qui lui donne une autre raison de "changer l’ensemble des modèles de recherche ainsi que nos procédés de fabrication et du distribution des médicaments".

Revenant sur le succès en Bourse de Sanofi, qui est devenue la première capitalisation boursière du CAC40 la semaine dernière, il explique que cette médaille à un revers. "Quand vous voulez faire une réorganisation", les pouvoirs publics pointent "la grande capitalisation du groupe".

Il s’est toutefois réjoui du dialogue avec le gouvernement. "Je pense qu’il y a une prise de conscience. Celle que les industries du médicament sont un facteur de croissance importante pour le pays et lui garantissent son indépendance stratégique".

Julien Marion